dualité du Japon d’après guerre : entre héritage culturel et percée du capitalisme -- Par le Blog du
(...) Il est toutefois intéressant d’envisager le comportement d’Ishikawa comme une extrapolation du mal capitaliste qui ronge subtilement la société japonaise, notamment ces fameux yakuzas. Car LE CIMETIÈRE DE LA MORALE permet également de constater l’état complexe d’un pays cherchant à se relever de la très récente seconde guerre mondiale et du désastre de la bombe, qui à prouvé la domination occidentale / américaine et causé un bouleversement de certitudes culturelles.
L’opinion publique, en plein questionnement identitaire, ne perçoit des yakuzas que leur nature organisée et familiale marqué par le respect et l’honneur, occultant volontairement ses nombreux commerces illégaux…
Le peuple est même prêt à suivre certains gangs dans un paradoxal mouvement politique !
Hors ce sont ces mêmes yakuzas qui profitèrent du chaos amené par la guerre pour s’enrichir grâce aux trafics de drogues et d’armes, d’humains via la prostitution, trafics rendus possibles notamment grâce à l’occupation américaine.
Ils profitèrent également pour acquérir des terrains en toute illégalité, lorsque les actes de propriétés furent perdus ou détruits dans le conflit mondial.
Leur alliance avec les politiciens et la police pour combattre les mafias étrangères chinoises et coréennes, fut un moyen supplémentaire d’asseoir leur main mise sur ces marchés via une corruption de plus en plus présente.
La morale en perdition du titre est donc autant symbolisée par l’individualisme cupide d’Ishikawa, que par ce capitalisme phagocytant les codes yakuzas, finalement assez hypocrites et emplis de contradictions ; les guerres de propriété qui en découlent, l’association contre-nature avec les américains.
Ishikawa, finalement, endosse métaphoriquement, par son comportement amoral et autodestructeur, la responsabilité de tous les maux de cette société préalablement pervertie. (...)
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