"Le Cimetière de la morale" nous raconte les dernières années d'un yakuza, Ishikawa, qui, dans le Japon d'après guerre, passe son temps à enfreindre les conventions de son milieu et de la société en général avec une furie mélange d'inconséquence et d'orgueil. Le film racontera sa déchéance.
Le scénario est plutôt sympathique, malgré l'absurdité de certaines situations qui pour vous faire sortir du film. En effet, on sera assez rapidement sidéré de la tolérance dont fait preuve le milieu yakuza (au nom du code de l'honneur) envers cet élément imprévisible, incontrôlable et ultra-violent qu'est Ishikawa. On peut cependant y voir une tentative de la société (en général) de modifier et de plier à son modèle ses éléments les plus réfractaires avant l'élimination, cela dans une optique de reproduction durable de cette société. Malheureusement, le héros est du coup absolument insupportable, et il a été pour moi absolument impossible de m'y attacher, le trouvant franchement insupportable et antipathique.
On peut de plus avoir un aperçu de l'après-Seconde-Guerre-Mondiale au Japon, avec notamment l'armée américaine occupant le pays et faisant sans scrupule du commerce avec les yakuzas, mais aussi avec la pauvreté ambiante (ce qui m'a d'ailleurs fait pensé à une autre oeuvre décrivant le Japon de la même époque, "Gen d'Hiroshima")
La mise en scène est assez étrange avec une caméra débullée omniprésente, qui suscite le malaise et peut évoquer le bouleversement du "milieu" lors de l'après guerre, bouleversement symbolisé par Ishikawa. On remarquera aussi une voix off utilisée pour les transitions d'années, ce qui donne au film des airs de faux documentaires.
La bande originale, musique musique mélancolique à la guitare, est de très bonne qualité, mais est malheureusement assez courte et peu présente.
Pour moi, "Le Cimetière de la morale" est un film assez sympathique à cependant éviter si l'on n'est pas fans de films de gangsters;