Play voitures
(Télé)Film de Fernando Arrabal avec Alain Bashung. La curiosité était là. Todor a bien résumé le truc, je vais pas le paraphraser. A une époque où il était à fond et où, même mes parents achetaient...
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Voilà un étrange objet filmique qui m’apparaît clairement en avant-garde du wokisme, j'entends: C'est pas terrible, c'est plat et on s'ennuie mais on peut pas le dire parce qu'il y a du queer, des roulades de pelles gay, des lesbiches, des mecs avec des iroquois, et la zik de Bashung qui triomphe sur scène à la fin en donnant le maximum de lui-même. Et donc, on va passer pour un gros relou de ringard de facho si on a à redire, donc c'est cool.
L'allégorie parabolique d'un "Jésus chez les punks" version post-apocalyptique avait à-priori un potentiel élevé pour verser dans le comique, la farce, un peu comme quand le même combat des vampires. Ce n'est pas le cas ici. Au contraire, on est paradoxalement très sérieux, un peu trash mais très sérieux, d'un sérieux mystique et iconoclaste, au delà du fait que l'équipe de tournage s'est sans doute bien marré, éclaté, défoncé. On dirait que chaque scène commence par un "Bon allé, sérieux maintenant, on tourne pour du vrai".
Avouons que, bien que musicalement Bashung en était à une de ses périodes les plus créatives, son jeu d'acteur laisse, comment dire ...perplexe. Pour lui donner la réplique et s'agiter autour de lui, il y a un cruel manque de naturel, les pros font leur show, les autres font semblant de le faire. Tout apparaît très théâtral et volontairement bordélique, avec en plus, une bonne couche d'involontairement bordélique. Par-exemple, les figurants qui font semblant d’être affairé à quelque-chose le font plutôt mal, on dirait que leur nombre (assez fourni) se suffit à lui-même, que c'est déjà super qu'ils/elles soient là et que, on verra bien au montage...
On peut sentir dans le film une grande liberté trash et LGBTiQetc comme dans le propos mais aussi l'académisme des dialogues appris par cœur qui souffre ici d'un sur-doublage général. Ou encore, l'académisme du montage, qui sans-doute en fait du cinéma et avec la musique de "Play et blessure", sauve le projet. C'est donc un bizarre objet filmique, comme un cri de liberté qui se fait contrainte...
Créée
le 6 mai 2022
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