Le titre du film résume bien les deux sujets que recouvre cette chronique autobiographique. Claude Berri mène de front ses débuts (poussifs) au cinéma et une évocation familiale fortement axée sur la personnalité de son père. Même, les deux facettes n'en forment plus qu'une quand, sur la fin, on apprend que Monsieur Langmann, fourreur juif et père de famille truculent, commençait une étonnante carrière de comédien avant que, brutalement, la mort ne vienne faire échouer ses dispositions prometteuses.
Sur le ton volontiers timide et souffreteux auquel Claude Berri nous a habitué depuis ses premiers films, le réalisateur commente en voix off les anecdotes familiales dont se nourrit le film. Si Berri réussit quelques scènes plaisamment pittoresques, et si Yves Robert compose un savoureux père juif, la mise en scène -simple succession chronologique de souvenirs- semble trop simpliste. Le récit autobiographique ne manque pas de sincérité mais peut-être, dans sa forme, d'originalité et de sensibilité. Obsédé par l'image du père, lequel entretient un peu complaisamment la caricature du prolétariat immigré soucieux pour ses enfants d'une vie meilleure, Berri met en scène des seconds rôles, y compris le sien, un peu ternes. Ce sont les lacunes d'une comédie sympathique mais, du point de vue du style, déjà vieillissante.