Au départ, la succession de petites scènes donne un ensemble particulièrement imbuvable. Mais ça se suit. On nage davantage dans un pré Coup du sirocco que dans les miettes de L’enfance nue. Mais ça se suit. Agréablement parce qu’on sent Berri dans la confidence, prêt à s’offrir corps et âme ; il veut d’ailleurs raconter tellement de chose qu’il le fait beaucoup trop vite et se disperse ; ça manque constamment d’incarnation d’autant que les comédiens en font des caisses, enfin surtout les deux zigotos : Claude Berri (se jouant lui-même) et Yves Robert (campant le rôle de son père). Il en reste pas moins un portrait de famille touchant, une belle lettre d’adieu d’un fils à son père. Un père qui sera d’ailleurs mort en réalisant enfin (après s’être longtemps tué à la tâche en tant que fourreur) son rêve caché (Jouer la comédie) quand son fils lui permit de le réaliser. Toute l’oeuvre de Berri à venir (régulièrement traversée par cette vaste thématique père/fils) démarre dans Le cinéma de papa qui fait sans doute d’ailleurs trop « manuel pour le comprendre » que film de cinéma.