Nanar culte
A bien des égards Le Cinquième Elément apparait ringard et mauvais : scénario simpliste, blagues lourdaudes, méchants sans intelligences, personnages caricaturaux et grosse production capitaliste financée par Mcdo. Mais pourtant, la caricature est précisément le principal atout de ce film. Jouant sur des clichés gros comme des maisons, le film apparait très vite second degré et finalement, si on ne tique pas à chaque tics lourdingues de Chris Tucker, déchainé en star de la radio bling-bling et déjanté, on apprécie ce film qui est divertissant, parfois drôle, pleins de rebondissements, prévisibles mais plaisants et de petites pépites sympas.
C'est donc un nanar culte, qui caricature à l'extrême le film américain. Sauf que, ce film a été pensé par un français, ce qui a pour effet une distanciation jamais larmoyante, jamais moralisatrice. Le film reste superficiel et c'est tant mieux !
Les trouvailles
Malgré tout, le film peut accéder au rang de nanar culte grâce à quelques répliques et scènes qui font mouches : entre le silencieux Bruce Willis, les 100 mots à la minute de Chris Tucker, les phrases en langue des anciens de Mila Jokovitch et surtout grâce au génial Gary Oldman avec sa coupe d'enfer, ses tiques affreux et son sadisme ridicule, on a de quoi rire. De plus, les décors, en particulier NY, imaginés par le génial Moebius sont plutôt convaincants, quoique bien loin de Blade Runner. Certains plans sont superbes, notamment l'opéra qui donne sur l'espace et une planète. Les costumes sont sympathiques, très kitsch et d'un futuriste déjà ringard. Enfin, la musique, plus sérieuse elle, plus pesante, achève de porter le film dans une dimension plaisante, futuriste, et donne de la tension au film, là où on peinerait à le prendre au sérieux.
Une bonne détente, savant dosage de blagues, d'action et de futurisme, jamais crédible, mais toujours entrainant. Evidement, ne nous interrogeons pas sur la plausibilité de l'histoire qui cumule les invraisemblances. Mais, il n'y a pas besoin de cela pour s'amuser un peu.