À la fois âpre et sensible, Le clan de Gaël Morel raconte l'histoire de trois frères à un tournant de leur vie après la mort de leur mère. Il ne s'agit pas d'un film explicitement gay mais l'ambiance est teintée d'homoérotisme.
Trois chapitres se succèdent, un pour chaque frère. D'abord, l'histoire de Marc (Nicolas Cazalé), qui perd son chien dans une scène atroce et qui catalyse les actions de ses frères. Ensuite, Christophe (Stéphane Rideau), l'aîné tout juste sorti de prison qui tente de se faire une place dans une usine de jambon. Enfin, Olivier (Thomas Dumerchez), le plus jeune et le plus sensible qui danse la capoeira avec son ami Hicham (Salim Kechiouche).
On peut reprocher au film le jeu inégal des acteurs. Si les interprétations de Nicolas Cazalé et Stéphane Rideau sont de bon niveau, on ne peut pas en dire autant de tous les rôles. En outre, à force de vouloir évoquer trop de thèmes en seulement 1h30, le réalisateur ne fait qu'effleurer la surface des choses. Marc apparaît trop rebelle et Oliver trop lisse pour susciter l'empathie. Les seuls personnages attachants sont en fait Olivier et Hicham. Leur histoire mériterait un développement plus important. Par exemple, en consacrant moins de temps aux scènes d'Olivier à l'usine, d'autant plus qu'elles donnent largement dans la caricature.
Le clan offre de nombreuses scènes érotiques, parfois dans les endroits les plus improbables : le bain de Marc avec son chien adoré, la scène des trois frères dormant nus et enlacés sous le regard bienveillant du père... La caméra de Gaël Morel se fait aussi voyeuse en filmant en gros plan les fesses d'Olivier quand il demande à Hicham de les raser.
Finalement, le plus grand mérite du film est d'alterner des scènes brutales, tendres ou sociales. Malgré d'évidentes imperfections, cette variété d'émotions est sa principale marque et fait tout son charme.