Toujours ancré dans sa veine sociétale, LE CLIENT se charge, une nouvelle fois, de porter des enjeux de mœurs toujours aussi puissants.
Ce septième long métrage de l'iranien Asghar Farhadi désolidarise, néanmoins, la presse du public. Maniant les effets d'ellipses avec une virtuosité singulière, sans égal, LE CLIENT balaye les obsessions traditionnelles de son metteur en scène. Et tandis que certains lui reprochent une répétition narrative, on peut, effectivement, y entrevoir les limites d'une mécanique trop bien huilée. Mais la force du métrage réside surtout dans l’écriture sans failles d'Asghar Farhadi. Sa direction d'acteurs, elle aussi, frappe aussi fort que juste.
Creusant avec une minutie remarquable les thèmes de la vengeance et de la culpabilité, cette parabole conjugale se révèle, dès lors, très émouvante. Et à mesure qu'Emad se saisit de "l'affaire", avec une froideur implacable, l'érosion du couple semble devenir inévitable et les sombres tourments s'insinuent durablement dans le cœur de chacun.