Le Cobaye par Gaby Aisthé
Brett Leonard nous sert ici un film un peu brouillon au premier abord (quoi que cette impression vienne surtout des effets spéciaux qui ne sont pas à la hauteur de l'intrigue), mais qui pose des questions plutôt intéressantes et mène à la réflexion.
Jusqu'où la recherche peut elle aller ? Et j'entend par là non seulement sa capacité à avancer vers de noiveaux territoires, mais aussi sa responsabilité, ses droits, son éthique.
Le film part sur une bonne base. Le docteur Angelo, quoi qu'un peu manipulateur sur les bords et guidé par ses précédents desastres professionnels, n'en veut pas moins aider Job, pauvre bougre honnête mais dont les faibles aptitudes intellectuelles le réduisent à l'état de souffre douleur et de bouffon du roi.
L'objectif est noble et l'on se réjouit même de ce qu'il devient au début.
Malheureusement pour lui, mais heureusement pour le film, les choses ne peuvent pas s'arrêter là. Lorsque l'on manipule des choses jusque là à peine effleuré, le danger survient.
D'ailleurs, Angelo met bien Job en garde sur les conséquences possibles de ses expériences. L'intelligence et la connaissance doivent être tempérées par la prudence. Hélas, trois fois hélas, ce qui est vrai dans la vie de tout les jours est également vrai ppur Job qui se laisse entraîner dans cette soif de connaissance puis de puissance, sans qu'il ne s'en rende vraiment compte - et c'est bien là un paradoxe malheureux qui veut que de grands esprits se perdent à cause de leur grandeur.
Le film relève également le fait que la science, surtout si elle se marie aux gouvernements, perd facilement son éthique et son objectif principal de progrès et de connaissance pour le bien de l'humanité. Je pense que des hommes tels que le Dr Guillotin ou Oppenheimer ne viendront pas me contredire sur ce point...
Si Angelo reste pragmatique mais peudent vis à vis des applications de son invention, l'imagination et la soif de pouvoir des hautes autorités n'en font pas de même. Là où les uns voient des aides pour la population, des progrès pour la société et les individus, les autres voient des armes, des moyens de conquérir le monde, et des dommages colatéraux excusables.
Les personnages, tout comme les réflexions proposées par le film, son également bien pensées. Job est attachant et son patron plein de bonté, contrastant avec le sadisme du prêtre. Ceux qui sont les plus faibles et les plus idiots ne sont pas forcéments les plus insensés ni les plus mauvais (d'ailleurs, même au summum de sa psychose mégalomaniaque, Job pense au Bien qu'il peut apporter, et il pense également à sauver son petit camarade). De même, ceux qui sont sensés vous aider et vous écouter ne son pas nécessairement les plus pressés de vous aider...
Angelo quant à lui, savant vivant dans son monde et en oubliant la réalité, prend de l'intérêt à mesure qu'il tente de sauver son protéger et de le ramener dans ce monde réel qu'il apprend à chérir alors que tout s'est effondré autour de lui.
Des personnages attachants donc, quelques réflexions intéressantes (même si pas nouvelles) et des paradoxes sympathiques font de ce film une oeuvre intéressante. Ceci dit, comme je l'ai dis plus haut, les effets visuels ne sont pas vraiment à la hauteur et m'ont gâchés un peu mon plaisir, me faisant à plusieurs reprise sortir du film. La "mauvaise" note que je lui donne est donc principalement à imputer aux mauvais spéciaux et au fait que le film ne ´m'ait pas vraiment scotché. Disont que c'est le genre de film que je regarde d'un oeil distrait : sympas mais auquel il ma que un petit quelque chose pour devenir vraiment bon.