Le coeur à l'ouvrage

Alors qu'il est amoureux d'une amie, un jeune homme accepte de tenir la chandelle lors de vacances en Méditerranée, car elle souhaite revoir l'homme avec qui elle a eu une relation un an plus tôt. Pourtant, son ami ne compte pas baisser les bras durant ces quelques jours de vacances afin de la conquérir.

Jacques Doniol-Valcroze fut un des fondateurs des Cahiers du cinéma et à la fin des années 1950, comme beaucoup de ses rédacteurs (au hasard, Truffaut, Chabrol, Godard, Rivette...), lui aussi va profiter des largesses données par l'apparition de la Nouvelle Vague (à savoir des techniques plus légères ainsi que de petits budgets) afin de passer à la réalisation. Le coeur battant, qui est son deuxième film, avec Jean-Louis Trintignant et Françoise Brion, est clairement une comédie sous influence screwball, à savoir qu'ils sont clairement attirés l'un et l'autre, mais que elle semble se refuser à lui car elle attend l'arrivée providentielle de cet ancien amour qui tarde à arriver.

Certes, c'est amusant par moments, mais la faible durée du film me laisse penser que c'est avant tout une histoire de court-métrage, car là sur la durée, Jacques Doniol-Valcroze ne semble pas tenir la distance. Il reste le plaisir de voir le côté léger de Trintignant, qui est clairement montré comme le dindon de la farce en attendant des jours meilleurs, ainsi que Françoise Brion ( par ailleurs épouse du réalisateur), filmée sous toutes ses coutures, y compris quand elle arbore plusieurs types de maillots de bain. Notons aussi la musique de Michel Legrand, ainsi que le montage signé Nadine Marquand (alors épouse de Trintignant), d'où l'esprit de famille qui tourne autour de ce film agréable, mais clairement mineur quand bien des comédies américaines semblent plus réussies.