Dans Le cœur noir des forêts, tout est question d'alchimie. Tout d'abord entre les deux jeunes comédiens principaux du premier long-métrage du Bruxellois Serge Mirzabekiantz, Elsa Houben et Quito Rayon Richter, qui ont à interpréter un nombre important de scènes à deux, y compris certaines très délicates. Sans être le point fort du film, la première a beaucoup plus d'expérience que le second, qui était novice au moment du tournage, et cela se voit, leur couple fonctionne de mieux en mieux au fil des minutes. L'autre alchimie concerne les deux styles opposés du récit : réaliste quand il s'agit des séquences au foyer pour jeunes mineurs ; onirique pour toutes les scènes au fond des bois qui s'éloignent peu ou prou de la vraisemblance. Quant à la forêt, elle constitue clairement le troisième personnage essentiel du film, à la fois protectrice et inquiétante, dont le caractère mystérieux est rehaussé par la qualité des prises de vue. Cette histoire, autour de la jeune parentalité, du passage à l'âge adulte et de la construction de sa propre famille, à l'écart des schémas traditionnels, s'enferme peut-être trop dans sa logique intrinsèque, en négligeant le regard de son environnement et les conséquences des choix radicaux de ses deux héros, mais c'est un choix narratif fort qui se respecte et qui témoigne d'une sensibilité avérée. Il y manque cependant un petit quelque chose pour que l'émotion soit pleinement au rendez-vous.

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le 14 janv. 2023

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