Le coeur qui se meurt

Je n'ai pas lu le livre, alors je ne saurais dire si le problème vient de l'histoire ou si elle est mal traitée.
Mais là comme ça, je suis certaine que cela ne méritait pas une adaptation, et surtout pas celle-ci. Il n'y a rien de très intéressant dans ce qu'on nous montre, rien de très inspiré. Quelques beaux plans (qui tiennent pour la plupart à la beauté du paysage, donc c'est bien l'objet qui sublime la réalisation et cela ne tient ainsi pas tant du génie de la réal que de celui de la nature).
Il y a parfois un manque de crédibilité, quelque chose qui est à la fois trop dans la retenue et par moments trop dans l'excès. Je n'ai réussie à rentrer dans aucun des personnages et surtout pas dans Alice qui clairement me tapait sur les nerfs (il est impossible d'apprécier ce personnage puisqu'on ne comprends absolument aucun de ses choix). De plus, j'étais clairement gênée par sa relation avec son frère qui m'a semblé assez limite (ou alors je ne suis pas habituée à avoir un frère qui me parle à deux cm de mon visage les yeux transis d'amour, m'embrasse sur l'épaule et la joue, me prend par les joues, se colle contre moi), d'autant plus qu'il m'a semblé y avoir un parallèle entre Alice/Nathan et Alice et l'un des japonais

Je pense toutefois que cette gêne et ce comportement étrange vient du fait que la réalisatrice ne savait clairement pas comment exprimer la relation fusionnelle entre frère et soeur sans partir dans quelque chose de trop évident, clair, explicite, ce qui donne cette vision très borderline de la relation frère/soeur
Étrangement, j'ai trouvé le film très lent et court à la fois. Je pense qu'il y avait un vrai manque de rythme dans ce film, d'autant plus que cela passait énormément par la contemplation et le silence.

Dans ce qui m'a crispé, je citerais comme ça le hip-hop du début qui sort de nul part et ne se justifie par rien, la moral à deux balles (citons un passage du film : Quelqu'un parle du sens de la vie à trouver, ce à quoi la figure du sage à la dimension paternelle répond : "Il n'y a pas de sens... Il n'y a que la vie", sérieux ça pouvait pas aller plus loin ?), la mauvaise traduction des sous-titres et les échanges en japonais qui ne sont pas traduits (et encore, s'il s'agissait de placer le spectateur dans le corps d'Alice qui est perdue ok, mais quand c'est ELLE qui parle en JAPONAIS à quelqu'un, ça serait bien d'expliciter, et ce même si c'est carrément bateau style "Merci beaucoup - de rien").

Bref, c'est le genre de films anecdotiques à vite oublier.

http://cyisha.blogspot.fr/2016/04/le-double-perdant.html