Otis,ex-boxeur doué,a abandonné le ring suite à un traumatisme psychologique.Depuis,il erre à travers l'Amérique en vivant d'expédients.Jusqu'au jour où il débarque dans le bar qui sert de QG au gang du redoutable Louisiana Slim et se hasarde à humilier le caïd.Ensuite,il s'acoquine avec un vieux truand qui le lance dans les combats de boxe clandestins.Tous deux partent en virée,au hasard des combats.Mais pour faire bonne mesure,Otis emmène avec lui la copine de Louisiana,lequel ne va pas lui pardonner cet affront.Ah,la blaxploitation des seventies!Ce mouvement a quelquefois donné de bons résultats,comme avec "Shaft" ou les films avec Pam Grier,genre "Coffy,la panthère noire de Harlem",mais "Le cogneur de Harlem" n'est pas du même tonneau.Machiste et mal foutue,cette balade dans l'Amérique des déclassés sent la sueur et l'embrocation,le camphre et le foutre chaud,et propose de la castagne et des boobs.Quelque part entre humour épais et mélo poisseux,tout est raté là-dedans.Absence de rythme,montage heurté,image cradingue,et des scènes où la drôlerie et l'émotion supposées sont surlignées par des dialogues ineptes et un pathétique surjeu des comédiens.Lesquels sont tous nullissimes,y compris Adolph Caesar et Bill Cobbs,pourtant des acteurs blacks de légende.Mais pouvaient-ils faire grand-chose en pareil contexte?Même les combats sont mal filmés,et le réalisateur Christopher Leitch a tout d'un amateur,comme en témoignent ces micros apparaissant régulièrement dans le champ.Seul élément à sauver,l'excellente musique et les belles chansons accompagnant le film et dues au groupe Garfeel Ruff,qui nous sert ici de la soul très cool,style Tamla Motown.Otis est incarné par Ron O'Neal,ne pas confondre avec Ryan,un costaud qui eut son heure de demie-gloire à l'époque dans le cinéma de baston,mais dont les efforts pour exprimer des sentiments provoquent irrésistiblement l'hilarité.