Le Colonel Chabert par Lonewolf
Gérard Depardieu et Fabrice Luchini dans le même film, on ne pouvait pas rêver mieux pour adapter un classique de la littérature française, tant ces deux acteurs ont su magnifiquement donner vie à ses différentes figures, auteurs comme personnages. Et ici, ils sont donc réunis pour donner vie au colonel Chabert, imaginé par Balzac dans un hommage aux grognards de Napoléon.
Drame historique puissant et parfaitement reconstitué, le film nous entraîne dans la lutte du colonel pour retrouver son nom, sa vie, et sa fortune, mais se trouve pris dans les manipulations de sa femme qui tient à conserver son nouveau mariage, seul moyen de conserver son rang social.
Depardieu y compose parfaitement un écorché vif qui n’a plus rien, et qui veut juste vivre, mais se retrouve dans une société qui n’est plus la sienne, où l’Empire n’est plus qu’un vague souvenir qu’on tente d’effacer, comme d’effacer ceux qui l’ont soutenu…
Derville est superbement interprété par Luchini, comme souvent : passionné, flamboyant, narquois… C’était écrit pour lui, tout simplement. Il est celui qui rend l’espoir au colonel, même si cela signifie s’opposer à une de ses clientes, qui n’est autre que la femme du colonel, donc.
Drame ciselé sur mesure pour Depardieu et Luchini, aux dialogues puissants, à la reconstitution magnifique, et qui se pare d’un bel hommage à Balzac, Le Colonel Chabert est définitivement à voir pour tout amateur de drame et d’historique.
L’histoire d’un homme seul face à la veulerie humaine…