Première réalisation réelle de Sergio Leone, le Colosse de Rhodes n'est ni réellement très bon, ni très mauvais. Il s'agit d'un péplum correct, mais sans plus.
Tourné avec un budget supposé assez bas, la mise en scène est somme toute assez correcte pour un réalisateur débutant. Les costumes et les décors sont assez bien réalisés, en particulier le Colosse de Rhodes (mais exagérés, j'y reviendrai). On y retrouve déjà une certaine minutie dans le travail du réalisateur. L'histoire est très classique mais se laisse suivre.
Au niveau des points faibles, il y a pas mal d'errances dans le jeu d'acteur: Certains personnages principaux surjouent, tandis que d'autres sont inexpressifs. Rory Calhoun, surnommé le "Cary Grant du pauvre" est la, tant bien que mal. Les très nombreux figurants campent néanmoins bien leur rôle.
Par ailleurs, certaines scènes s'étirent dans une certaine longueur pas toujours utile. On pourra avoir un peu l'impression que le film ne décolle que à la fin, lors d'un tremblement de terre (plutôt bien réalisé).
Enfin, du fait que Ennio Morricone n'était pas encore la, la musique est présente et juste accompagnatrice, malgré un mixage son parfois étrange. On peut sentir les scènes coupées au montage, et par ailleurs il y a quelques faux raccords assez visibles dans le film malheureusement.
Il faut savoir que Leone en avait en effet marre du péplum, genre redondant en Italie qui marchait, c'est pourquoi il tente la parodie, l'exagération du genre, une tentative de déconstruction (comme il le fera avec le western après) louable, mais peu concluante par manque de budget.
Sympathique, mais de loin son film le plus faible, cela semble normal puisqu'il s'agit de son premier. Son talent fera un bond incroyable néanmoins entre Le Colosse de Rhodes et Pour une poignée de dollars...
Après, on peut imaginer que le Maître se soit décidé à refaire un péplum, mais après avoir réalisé ses autres pièces d'art... On aurait peut être pu avoir un Ben-Hur, puissance 10.