J'ai dévoré l'essentiel des tomes du combat ordinaire à l'aube de mes trente ans. J'ai voulu revoir l'adaptation de Laurent Tuel pour constater mes réminiscences. C'est revenu par touches: Marco, son chat roux, sa compagne vétérinaire, les docks et la scène finale,un grand moment de bonheur. J'ai constaté que j'ai gardé tous les bons événements du jeune photographe et éludé toutes ses galères.Révélateur car j'ai de l'affection pour Marco et même en lisant la BD, je voulais qu'il aille bien,mieux.Or la vie est faite de détours et d'inconvenues...
Tous les acteurs du combat ordinaire sont excellents mais ce film est porté par Nicolas Duvauchelle.Pour moi et d'autres, ce film restera l'un des meilleurs de sa jeune carrière puisqu'il y explore beaucoup de registres dramatiques et évite la posture surjouée.J'espère que le cinéma aura encore envie de lui proposer de tels rôles dans les années à venir.
Au final, Laurent Tuel, en 1h40 et c'est une gageure, a réussi à adapter correctement le combat ordinaire. A vrai dire, je craignais qu'il se plante car cette bande dessinée est très dense.Ce n'est pas le cas. De plus,à travers le prisme de sa caméra,le réalisateur a su retranscrire des influences de Manu Larcenet à savoir Etienne Davodeau pour l'aspect photo-documentaire d'un album et David B pour les scènes oniriques qui traversent le récit (quand Marco rêve et se voit avec son père regarder le bateau ou quand il cherche les oiseaux de nuit que lui avaient montré Pablo,son copain docker).
Je vous conseille d'aborder le Combat Ordinaire pour sa richesse dramatique,l'envie de ses acteurs ainsi que pour sa formidable approche des événements de la vie (comme dans la bande dessinée) où l'humain tombe et s'emploie à se relever malgré les épreuves mais aussi où il sait accueillir tous ces petits bonheurs impromptus qui le font rayonner.