Le concert se veut une belle histoire où la passion de la musique a toute sa place, et au delà l'amitié et l'amour, moteurs de la renaissance d'un homme brisé en pleine gloire, méprisé et réduit au statut d'homme de ménage au Bolchoï, lui qui en avait été la gloire 30 ans auparavant.
Le film est tiré d'un fait divers qui s'est produit en 2001 : un faux orchestre du Bolchoï est allé à Hong Kong, mais avant même d'avoir pu se produire ils ont été rattrapés, ce qui a donné l'idée aux deux scénaristes français d'écrire un synopsis sur un faux orchestre du Bolchoï qui viendrait à Paris.
Une idée qu'a développée Mihaileanu dans son film:
"Je le vois comme une rencontre entre la sensibilité russe : cette âme slave, cette excentricité, cette énergie, et de l'autre côté la civilisation française, occidentale. De cette rencontre, même s'il y a des frictions au début, naîtra peut-être à la fin ce qu'on appelle l'ultime harmonie.
Paris est la ville idéale pour cette rencontre, c'est une ville mythique au cinéma. Dans le film, les Russes rêvent d'atterrir dans la Ville Lumière. C'est une ville de rêve. Moi-même, je m'émerveille à chaque fois que je me balade. "
Impossible de ne pas penser au cinéma de Kusturica dont l'excès pour certains fait justement la force, ce qui je l'avoue, est loin d'être mon cas, et la grosse farce picaresque de la première partie m'a profondément ennuyée voire agacée, m'arrachant péniblement un sourire de temps à autre.
Et pourtant, quoi de plus émouvant ensuite, passées les magouilles et les combines de ces hommes, juifs ou tsiganes, que ce concert, monté de bric et de broc qui va se transformer en un moment de grâce et de pur bonheur, porté par la passion et le talent de ces musiciens qui retrouvent enfin leur véritable identité ?
Un face à face plein d'émotion et de tendresse entre le chef-d'orchestre, tel qu'en lui-même, et la violoniste, Mélanie Laurent juste et touchante, dans un film irréaliste, outrancier et maladroit, mais qui recèle malgré tout une belle part d'humanité.