Un peu de Simone, de Toonville, de Roger Rabbit, de Matrix, d'Inception, et beaucoup de Coke, SVP
Mais... Qu'est-ce que c'est que ce truc ?
Quel est ce gloubiboulga informe à la lourdeur pachydermique ?
Quel est le sens de ce charabia complet, cette confusion totale, cet agencement bordélique de milliards de références casées au pif à droite, à gauche (de la shoah, aux world trade center) ?
POURQUOI???? Pourquoi Ari Folman a totalement zappé le sujet du film ?
Pourquoi a-t-il voulu insérer de façon totalement aléatoire et hors-sujet un dessin animé à son film ?
Quelle est la connexion logique entre la dématérialisation comme actrice de Robin Wright (comme dans le film Simone d'ailleurs) et TOONVILLE ??
45 premières minutes sur Robin Wright actrice à la ramasse, qu'il faut recycler numériquement, et 1h20 sur Toonville où est le putain de rapport ??????
Greffe ratée, le mot convient parfaitement, (à mon avis) Folman voulait juste se laisser aller à dessiner des popstars, et tout plein de trucs qui volent dans tous les sens, avec des architectures façon triplettes de belleville, à les animer, du coup comme il avait aucune histoire, il a trouvé un pseudo scenar d'anticipation, sur lequel il a inséré n'importe comment son dessin animé qui n'a ni queue ni tête, et qui n'a rien à voir avec toute la (longue) première partie du film.
******************* ATTENTION ça va SPOILER DUR ****************************
C'est vrai qu'au début j'étais pas très emballé non plus, ça n'est pas très original, pas très palpitant, Robin Wright a deux gosses, l'un joue au cerf-volant et est un peu autiste, un peu malade aussi, du coup elle va devoir s'en occuper et lâcher sa carrière...
Il y a quelque chose d'assez touchant et troublant, avec ces petites scènes où elle contemple sa gloire passée, devant un poster de Princess Bride notamment.
Harvey Keitel a physiquement blanchi de partout, et ça fait un peu de peine, et il y a la fameuse séquence du scanner où l'image, les émotions de Robin Wright vont être capturées par le studio, pour être transformée en avatar virtuel ad vitam eternam.
Elle a signé un contrat à la Faust, elle a vendu son âme au diable pour la jeunesse éternelle.
La séquence du scanner est dans l'idée plutôt sympa, son décor sf avec cette sphère remplie de capteurs qui photographient les émotions de Robin, au-dessus se trouve la cabine avec Harvey et un quidam qui lui donnent des directives "Il faut sourire!" "Pleurer!"..
Au départ ça ne marche pas, Robin est bloquée...
Du coup, Harvey lui raconte l'histoire de sa vie, qui est drôlement palpitante, et ce pendant une bonne dizaine de minutes. Et ça fait passer Robin par toutes les émotions voulues par le scanner, elle rit aux éclats à ses trépidantes anecdotes, elle est émue, elle pleure, etc etc..
Hop, ECRAN NOIR - 20 ans plus tard - WELCOME IN TOONVILLE (je risque de faire beaucoup de contresens vu que je n'ai strictement rien compris, même si je pense qu'il n'y a rien à comprendre, et que ce qui va suivre est un charabia total)
D'abord ça fait très fauché, Robin a donc vieilli, elle a des vieilles rides mal faites, elle est dans une bagnole tout ce qu'il y a de normal, elle est sur une route en plein désert, un agent l'arrête :
"Madame, vous allez entrer dans Toonville!"
"Vous devez sniffer cette ampoule!"
Robin s'exécute, elle sniffe un machin, et là on se croirait dans Yellow Submarine/Roger Rabbit sous acide, en mille fois plus dégueulasse. Tout se transforme en toon, la route, Robin, les couleurs explosent littéralement... Et l'hideux tutoie le magnifique, ce qui habituellement a tendance à me plaire, ici m'énerve puisque c'est précisément le moment où je me demande quel est le foutu rapport avec tout ce que l'on vient de voir..
Elle arrive donc à Toonville, elle parle à son fils mais on ne sait pas où il est, du coup elle parle dans le vide (là j'ai rien compris), y a des toons partout (ce sont des gens comme vous et moi en fait), ils sont hideux, elle doit rejoindre un congrès de je sais pas quoi sur une nouvelle évolution future du monde qui est révolutionnaire (pourquoi pas transformer l'univers entier en toon ?), ... Y a plein de vedettes toonisées qui traînent dans le hall du grand hôtel, Michael Jackson, Marilyn Monroe, plus tard Picasso, Jésus, etc etc etc....
Et puis c'est marrant, on voit un écran plasma en arrière-plan, qui vole dans tous les coins du décor, sur lequel passe vaguement en boucle une bande-annonce qui fait "Le nouveau film avec Robin! Robin casse la gueule aux robots!! Un super film de science fiction!!! Bientôt IN THE AIR"...
Voilà, donc les 45 premières minutes de film, c'était donc pour ça, pour cet écran pourri en arrière-plan dont tout le monde se contrefout, avec un maquillage foireux sur Robin Wright pour la faire passer pour un avatar numérique...
Non je l'ai pas du tout mauvaise, non ça me fait plaisir de me faire enfumer à ce point-là.
Revenons donc à notre fabuleux monde de Toons!
Elle va dans sa suite, elle cauchemarde des trucs, je sais même plus quoi, y a des références tous azimuts...
Elle sort de son cauchemar dans le cauchemar, elle arrive au fameux congrès, là y a un grand manitou prédicateur qui fait un grand discours devant une foule de toons, y a même un toon sniper qui le vise pour l'abattre.
Le prédicateur explique que l'on va aller encore plus loin, qu'on pourra manger des capsules de célébrité et que l'on pourra devenir Robin Wright, là à ce moment-là je me suis dit que ça comment à sérieusement me gonfler, et j'ai compris que tout ça ne mènerait nulle part, et j'ai dû lâcher un peu...
Le sniper tue le manitou, après c'est la révolution, des toons attaquent toonville, Robin Wright s'enfuit avec un type, qui était l'animateur qui avait animé son avatar numérique pendant les 20 ans passées, et qui du coup tombe amoureux de Robin Wright à l'état de Toon.
Et il la protège, et ils s'en vont...
Ensuite y a Grace Jones, ensuite Robin Wright est cryogénisée par des scientifiques, ensuite elle se réveille, ensuite elle se rappelle un coup que merde il faut que je fasse quelque chose dans ce machin foutraque "tiens et si j'allais chercher mon fils autiste mi-sourd et mi-aveugle ? Au moins ça fera un soupçon d'aventure dans ce bordel ignoble non?"
Bon alors on va partir à la recherche de son fils, mais comment le trouver, y a DES TOONS PARTOUUUUUT!
Ah bah tiens, y a l'animateur, il a une pilule magique qui permet de quitter toonville et de rejoindre vraiville là où tous les gens sont comme dans la vraie vie (Bonjour Matrix, Bonjour Inception), après avoir fait l'amour devant des avions qui explosent, robin wright avale la pilule et hop!! Bonjour Vraiville!
Tout le monde se transforme, mais rien ne dit qu'elle réussira à trouver son môme..
Mais elle trouve son médecin traitant, le fameux Paul Giamatti (qui en toon devrait ressembler à quelque chose de plus ou moins proche d'Homer Simpson, dommage que l'expérience n'ait pas été tentée sur lui d'ailleurs).
Et attention, super scoop, le médecin lui dit : mais oui votre fils va très bien, malheureusement, il est parti à toonville il y a 6 mois, et il pourrait être n'importe quel toon, vous ne le retrouverez jamais, mais ce qui compte c'est le langage du coeur, ce qui compte c'est vos choix, c'est votre esprit qui parlera et qui vous guidera dans les méandres de votre subconscient anachroniquement instable et rutilant!
Vous devez donc repartir pour Toonville! (Bonjour Inception)
Hop Robin Wright repart pour Toonville, elle y retrouve la maison du début du film, et ses enfants, mais en version Toon.
FIN.
MERCI POUR CETTE MERDE.
PS : Et pourtant j'aurais aimé l'aimer ce film.. Valse avec Bachir avait vraiment une classe folle, une ambiance assez unique et hypnotique.
Là pour moi c'est juste n'importe quoi, c'est interminable, ça n'a aucun sens, c'est prétentieux, y a pas l'ombre d'un second degré, bref c'est une purge.
Les 4 points vont pour le côté expérimental assez inédit et vu nulle part ailleurs. Donc si vous voulez voir un truc qui sorte du lot, sans vous faire chier avec le scenar (là encore ça n'est que mon opinion), allez-y clairement, même s'il y a une bonne chance de s'emmerder ou d'être totalement insensible au truc.