Ce film est puissant. La mise en scène est précise. La réalisatrice décortique le mécanisme implacable de l'envoûtement et de l'emprise destructrice d'un pédo-criminel sur les jeunes filles vulnérables en quête d'épanouissement. Par les gestes, les mouvements de la main, les regards, le discours séducteur, le manipulateur atteint toujours son but et détruit l'adolescence. La performance de Jean-Paul Rouve dans ce rôle de monstre, l'interprétation de Laetitia Casta mère toxique et désabusée, celle de Kim Higelin victime de ce jeu de séduction contribuent à rendre saisissant le film, malgré certaines longueurs. C'est un long métrage choc qui retrace le portrait glaçant de Gabriel Matzneff, imbu de sa personne, 87 ans aujourd'hui, qui relatait ses exploits à travers ses écrits dans les milieux littéraires parisiens.