La petite histoire : Duck, routier, est sur la route, tranquille. Il se fait plus ou moins brancher par une meuf en décapotable. Ils font joujou (roulant côte à côte) et manque de se prendre un flic qui arrive en face. Première altercation qui sent le flic véreux, mais Duck s'en sort.
Puis sur la route, il se retrouve à la queue leu leu avec deux autres routier. Ils papotent, se charrient, font une pseudo course, et se font coincés par Pépé la loi. Qui les entube un max pour s'en mettre plein les poches. Tension, colère, rancœur, mépris. Ils se séparent... mais se retrouveront plus tard... et la violence va grimper, et une petite altercation va se terminer en une course-poursuite convoi ralliant des dizaines de routiers, et une poignée de flics.
Un film étrange. Je pensais qu'il serait plein de tension terrible (genre Duel de Spielberg), et en fait... c'est ponctué de chansons au banjo un peu légères, espiègles, agrémentés de quelques scènes de bagarres plutôt marrantes (façon Terence Hill & Bud Spencer), et de petites répliques ou scènes qui tournent en ridicule (proche de la caricature) les flics (surtout) et les routiers (un peu).
Après, vers la fin ça se corse un peu. Ça devient franchement plus tendu, et un chouia violent. Le rapport à la loi, à l'injustice, aux magouilles et à la rébellion est traité sans détour, et on a un peu l'impression de s'en prendre plein la gueule sans prévenir. Reste que le flic est toujours très ridicule (on dirait limite le coyote de BeepBeep), alors l'atmosphère du film reste étrange malgré tout.
J'ai eu un peu de mal avec l'abondance de ralentis, certains qui rendaient les scènes franchement ridicules, d'autres un peu chiantes, mais quelques-unes restent parfaites, et apportent une beauté massive, majestueuse, et fragile en même temps (comme cette longue scène des camions et des voitures dans le sable très blanc et très poussiéreux).
Reste que c'est un bon film, il ne faut juste pas s'attendre à quelque chose de très sérieux finalement.
C'est presque de l'ordre du "meugnon" dans l'Happy End final, le côté communautaire Bisounours (ils ont même un car de Hippies qui les suit, avec un prêtre parce que la Bible ne dit pas "Tu n'appuieras pas sur le champignon").