Un western de Sam Peckinpah tourné en 1978. Un western ? Oui, enfin, c'est un film dont l'action se passe dans l'Ouest américain, en Arizona et au Nouveau Mexique. Il se passe au XXème siècle, d'accord, et les héros, ce sont des camions avec leurs conducteurs, de véritables "chevaliers de la route". Et tout le monde sait que sous le capot des moteurs, il y a une quantité (considérable) de chevaux (vapeur) prêts à rugir. Heu, non, à hennir, plutôt.
Et puis pour rassurer le cinéphile intransigeant, il y a même un indien qui sirote tranquilou sa bière dans le bistrot où se déroule une bagarre homérique entre les "pionniers de la route" et les shérifs.
Et les armes à feu ? Oui, il y en a lors d'une dernière confrontation entre camionneurs et shérifs. Conclusion, l'affaire est entendue, je classe ce film parmi les westerns.
Une fois qu'on a dit ça, il faut bien avouer que le scénario est d'une minceur étonnante. Au départ, un flic teigneux et vicelard poursuit trois camionneurs pour excès de vitesse. De fil en aiguille, le débat s'envenime jusqu'à ce que ces trois camions (le camionneur n'est qu'une pièce mobile du camion) entrent en rébellion contre l'autorité et se constituent en convoi pour atteindre l'État voisin.
Alors, il se trouve que, personnellement, j'ai toujours apprécié les films qui mettent en scène ces monstres de la route que je ne me lasse pas d'admirer (dans la vraie vie) … Là, on est largement servi pendant presque deux heures. Il faut bien avouer que si on enlevait les camions, il ne resterait plus grand-chose du film. Bon d'accord, on voit le politicard qui essaye de surfer sur ce qu'il considère un mouvement de protestation et qui ne parvient qu'à se rendre un peu plus ridicule. C'est amusant mais ça ne remplit pas bien un scénario.
Côté distribution, Kris Kristofferson tient le rôle de Rubber Duck, la bête noire du shérif Lyle Wallace qui prend la tête du convoi. Avec ses yeux bleus, sa dégaine sympa, sa belle prestance, il s'impose et en impose. Il est un peu l'âme du film avec son empathie pour ses collègues camionneurs.
Et Lyle Wallace, le shérif teigneux et vicelard, est interprété par Ernest Borgnine. Il représente la loi pure et dure face à la liberté d'agir brandie par les camionneurs. Encore un trait qui nous rapproche du western. Même si parfois, tout ceci tient un peu du jeu de postures. Ce qui nous rapproche encore du western.
Le convoi est un film que je trouve bien plaisant. Presque divertissant. Pas trop de prise de tête. De magnifiques scènes avec les camions filmés dans toutes les positions.
Évidemment celui qui n'apprécie guère le spectacle des camions risque de trouver le temps un peu long …