Anonyme housse
C'est difficile de faire la critique d'un chef-d'oeuvre reconnu, d'ailleurs ça se voit, je prends mon temps, après Laura qui patientait depuis dix jours, voici la merveille de Clouzot que j'ai...
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le 17 févr. 2012
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Au delà du jeu de mot foireux de mon titre, le Corbeau, 2eme film de Clouzot, montre à qui en douterait encore qu'il n'est pas besoin d'avoir de gros moyens pour faire un grand film. Quand on connaît le contexte du tournage, le Corbeau devient aussi le parfait petit guide pour détourner la censure.
Rappel du contexte, donc. 1943, Clouzot accepte de tourner pour la Continental, compagnie de cinéma française régie par l’occupant allemand. Il sait que c'est la seule compagnie avec laquelle son film passera sous les fourches de la censure, et il en profite pour oser à peu près tout les thèmes, notamment l'avortement, en pleine période "Travail famille patrie". Le travail consistant parfois, à l'époque, en une délation des comportements suspects aux yeux de l'occupant Allemand, on comprend mieux la résonance particulière du sujet du film, à savoir un "Corbeau" délateur des petits et grands vices de toute une ville.
Les moyens. Clouzot a pu employer les meilleurs acteurs disponibles à l'époque. Comme toujours chez lui, la direction d'acteur oscille entre l'impeccable et le sublime (si vous n'avez pas vu La Vérité, vous ne connaissez pas Brigitte Bardot). Les dialogues sont au petits oignons, la photo d'inspiration expressionniste fonctionne très bien. Tout juste peut-on reprocher à Clouzot 2 très gros plans maladroits avec éclairage renforcé sur les yeux, ce "tic" issu de Dracula ayant été détourné dans "la famille Adams".
Comme dans tout bon whodunit, bien malin celui qui découvrira l'identité du Corbeau avant le final du film. Dernière qualité : Clouzot présente des hommes avec leur contradictions, sans misanthropie et sans angélisme, des gentils avec des défauts et des méchants avec des qualités... En un mot : subtil et magistral.
LA FIN, RACONTÉE POUR BRILLER EN SOCIÉTÉ / EMMERDER VOTRE VOISIN / S'EN SOUVENIR :
Ah ben non, ce serait trop facile et ce serait vraiment vous gâcher le film, qui mérite comme Usual Suspect un revisionnage avec l'identité du Corbeau en tête. Je concèderais simplement que le Corbeau est multiple, mais pas tout le monde (c'est pas le crime de l'Orient Express).
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films d'Henri-Georges Clouzot
Créée
le 29 janv. 2018
Critique lue 198 fois
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