Contrairement à "La grande vadrouille", réalisée l'année suivante, l'intrigue du "Corniaud" sépare les personnages respectifs de Bourvil et de Louis de Funès, si bien que les deux comédiens ont rarement l'occasion de composer ensemble leur duo chamailleur si cocasse.
En vérité, de Funès, plus teigneux que jamais, est à l'origine des séquences les plus drôles, tandis que Bourvil évolue dans des situations parfois un peu ternes. L'interprétation est brillante mais rendons à Gérard Oury la justice qu'au-delà de quelques effets ou gags un peu lourds, il excelle dans la direction de ses deux acteurs fétiches. De la même façon, l'intrigue est assez rudimentaire mais malicieusement construite.; Gérard Oury intègre, comme habituellement, de l'exotisme, en l'occurrence les paysages italiens, et de l'action mouvementée peu soucieuse de vraisemblance. Plein d'idées comiques à l'origine de scènes d'anthologie, le film témoigne de sa valeur essentiellement à l'occasion des interventions géniales de Louis de Funès et de son sparring-partner Bourvil.