Du grand cinéma populaire comme on n'en fait plus ! Il s'agit là sans aucun doute de mon film préféré avec Belmondo dans le rôle principal. Des dialogues (et monologues) à la réalisation, en passant par la musique, c'est du grand art. Le film est très cynique, on dirait presque du Chabrol dans sa critique acerbe de la bourgeoisie provinciale, mais avec l'efficacité du cinéma à l'américaine, si j'ose dire. C'est également assez hostile au monde moderne, presque réactionnaire, et il y a pas mal de "c'était mieux avant", de nostalgie qui se dégage de l'histoire, un grand désenchantement face à une société désormais obsédée par l'expansion économique et le "progrès" qui n'en est finalement plus un, et dans laquelle le football sert à endormir le peuple, et lui faire oublier sa condition. Bref, un film marxiste de droite ou réac' de gauche. De là à qualifier cette œuvre de "rouge-brune", il n'y a qu'un pas qui pourrait vite être franchi par certains. Après tout, Audiard n'était-il pas un grand lecteur de Céline ? Vive le cinéma rouge-brun !