Le tour d'écrou: Les origines.
Disparu il y a peu, Michael Winner fut surtout connu par le public pour ses films avec Charles Bronson. Au tout début des années 70, il réalisait un film pourtant bien différent de l'univers pour lequel il est connu, inventant pratiquement le concept de prequel si populaire aujourd'hui, son film narrant effectivement des évennements antérieurs aux "Innocents" de Jack Clayton, lui-même adapté du "Tour d'écrou" de Henry James.
Dans des décors champêtres issus de la campagne anglaise, "Le corrupteur" confronte l'aristocratie à la classe moyenne, la bigoterie à une vision plus cartésienne et sauvage, la fragilité à la force bestiale. Mais surtout, il observe le mal s'insinuer doucement dans l'esprit de ses jeunes héros, jusqu'à un final tétanisant.
Souffrant d'une intrigue beaucoup trop ténue et d'un rythme casse-gueule, "Le corrupteur" intrigue cependant grâce à son ambiance trouble et malsaine, où la légèreté apparente est sans cesse contrebalancée par une menace sourde. On appréciera également la presence imposante d'un Marlon Brando aussi séduisant qu'inquiétant.