SPOILER
Seconde oeuvre de Robert Wise que je regarde après « Nous avons gagné ce soir» qui se trouve être dans la parfaite lignée de ce dernier puisque l'on retrouve un film noir au sein d'une filmographie pourtant riche et éparse en genres. A noter aussi que l'on se situe à une date charnière dans le cinéma américain en 1959. La transition vers le Nouvel Hollywood est en marche, et ce film représente la fin de l'âge d'or. Il ne sera alors pas étonnant de retrouver comme thème avant-gardiste pour l'époque le racisme. Malgré ces allures de film noir un brin classique et d'une histoire de braquage, Wise s'attarde davantage sur ses personnages antipathiques, dépassés ou bien véritables ratés et à leurs destins tragique inéluctable.
Tout oppose nos 3 protagonistes principaux. Mais ils organisent ensemble un casse afin de palier aux problèmes de chacun. Seulement Wise, de par sa mise en scène et ses dialogues les condamne rapidement et nous amène à la conclusion qu'ils sont perdus depuis longtemps. Il n'est pas anodin qu'un scénario aussi sombre a été écrit pas Abraham Polonsky alors black listé par Hollywood et obligé d'utiliser un autre nom pour cette oeuvre.
Le film s'apprécie aisément, et je n'ai pas de véritables reproches à lui faire, mais je sais d'ores et déjà qu'il ne me marquera pas durablement. C'est peut-être due à son casse un peu grossier ou un manque d'ambition de son metteur en scène. Il n'en demeure pas moins un film avec de grandes qualités (les joutes verbales entre Robert Ryan et Harry Bellafonte valent le détour) et j'aime beaucoup l'image de fin assez forte ou l'on ne reconnaît plus le blanc du noir.