Fabrice Luchini en cadre maladivement radin et Vincent Lindon en restaurateur prodigue, Claude Rich, capitaliste retraité, et Isild Le besco, riche héritière préférant la vie de bohème, sont les personnages centraux qui se partagent alternativement la comédie de Philippe Le Guay, et que le réalisateur amène à se croiser fortuitement.
Sur un mode qui n'est pas sans rappeler Pascal Thomas (je pense en particulier à sa comédie thématique "Mercredi, folle journée"), Le Guay balance entre anecdotisme et leçon de vie pour rapporter la relation contrastée de ses personnages avec l'argent, pour dire comment l'argent détermine diversement les existences et les rapports sociaux. Le propos n'est pas sans justesse et certaines situations sont cocasses, quoiqu'un peu convenues, telles celles où Luchini, avare et constipé (ça va de pair), est affolé par la note de restaurant ou le compteur du taxi.
Mais le sujet de Le Guay ne va pas globalement -en dépit de quelques métaphores- au-delà du portrait élémentaire du type dépensier ou pingre, du riche dont l'argent ne peut pas tout acheter. Certaines scènes sont originales -comme la relation entre Luchini et
la call-girl jouée par la séduisante Géraldine Pailhas-
d'autres apparaissent étonnamment complaisantes et attendues. Les comédiens assurent, ce n'est déjà pas mal.