Fernand Vignard, coupeur chez "Apollini", un célèbre couturier italien des beaux quartiers de Paris, est un incorrigible coureur de jupon. Il exerce ses dons de séducteurs envers les femmes de clients très aisés, mais ce qui devait arriver arriva, Fernand se fait licencier à la suite de l'indignation de certains maris sourcilleux sur l'attitude de leurs femmes. Maintenant un sérieux problème se pose à lui: le cacher par de savants mensonges à son épouse Suzanne, jalouse maladive, qui tient un magasin de couture. Ce licenciement va finalement se trouver salvateur. Le coupeur va réaliser son rêve: créer de jolis ensembles pour ces dames dont il aime tant la compagnie. De plus un très bel héritage venant d'une "gentille" connaissance va faire naître sa collection " Farden", pseudonyme de Fernand Vignard, mais il va se trouver des associés qui n'ont rien d'honnêtes hommes. De plus Suzanne va finir par découvrir le pot aux roses et constater que son pauvre mari chômeur travaille en fait avec beaucoup de célérité, obtenant son succès grâce à son talent de créateur et ses dons de séducteur.
Nous voici donc au milieu de la bourgeoisie parisienne fréquentant les magasins huppés. Nous croisons ces messieurs et surtout leurs dames ne comptant pas trop pour paraître à la mode "dernier cri". Au milieu de tout ce beau monde virevolte le "couturier de ces dames" car Fernand à pour terrain de prédilection les jolies femmes de ses clients. Cela égaye son métier car, honnêtement, tailler des vestons, des gilets et des pantalons ne lui apporte pas un grand attrait. En draguant ces jolies femmes, le couturier les habille par la pensée et Fernand rêve de pouvoir y parvenir un jour. Durant son chômage il ne peut s'empêcher, dès que sa femme a le dos tourné, de faire une petite descente dans le magasin pour rencontrer les charmantes clientes avec lesquelles il crée des miracles vestimentaires. Le jour où Fernand hérite de l'une d'elle, le rêve s'accomplit enfin; Farden règne sur le petit monde de la couture féminine. Mais dans ce milieu il faut se méfier de tous et notamment des associés peu scrupuleux. Il doit également se méfier de sa femme aussi revêche avec lui qu'avec son personnel. Mais rassurez-vous Fernand a plus d'un tour dans son sac et une bonne dose de séduction.
C'est le style de comédie populaire que je voyais étant gamin et que je regarde encore avec un petit brin de nostalgie, voilà l'objet de l'ajout du ♥. Jean Boyer était un honnête artisan du genre puisqu'il réalisa bon nombre de comédies avec notamment Fernandel qui faisait bien sûr son numéro, de fort bonne manière reconnaissons-le. Du coup ce genre de film déplaçait les foules pour l'acteur sans se soucier du nom du réalisateur. Cette comédie se laisse regarder avec une certaine délectation car elle permet de revoir avec grand plaisir l'excellente Suzy Delair qui forme un couple mouvementé avec son chenapan de Fernand. La charmante Françoise Fabian participe également avec bonheur à cette joyeuse farce bien dans la tradition de cette époque.
Ce film vaut donc le détour plus pour son interprétation que pour l'originalité de son sujet. Revoir notamment Fernandel est toujours un grand plaisir, lui qui a sauvé tant de réalisations bâclées grâce à son immense talent. Alors si vous avez un peu de temps à consacrer, venez rigoler avec Fernand Vignard... Oh pardon, avec "Farden" !