Musique à fond : You Don't Own Me (Leslie Gore, 1963). Une femme déboule dans une église au ralenti, avec des lunettes de soleil, une blouson en cuir noir, se la joue ultra-badass, et explose les bonnes sœurs et le cureton à coups de fusil à pompes. C'est un joyeux bain de sang rouge fluo, ça fracasse au ralenti en ponctuant la musique de plus en plus forte. Cut, titre du film. Cinq minutes, on sait que le film est pour nous. La suite est un chouia moins inspirée, mais ne lésine pas sur l'aspect comique décomplexé de son scénario : les héros sont volontairement des caricatures de ce que l'on trouve dans les films d'horreur pour ados, les maquillages sont foirés mais joyeusement foirés (et fluo), on ne sait pas combien de bonnes sœurs comptaient ce couvent, mais il y en a absolument à chaque coin de mur, on rajoute un sataniste véreux et son bras-droit gay qui a des vues sur un de nos héros (le couple malgré lui nous a fait bien rire)... Le Couvent n'oublie pas d'être fondamentalement fun : la gothique est ultra-cool, on l'aime vraiment bien, dommage :
elle se fait dégommer dès le début
(on a été surpris par ce choix audacieux), et on a vraiment beaucoup aimé le final avec
l'héroïne inattendue et l'ancienne héroïne (la flingueuse du début) qui se mettent dos à dos et tournent sur elles-mêmes pour défourailler des possédés fluo aux crocs acérés...
Le final nous a encore chopé, assumant un niveau de débilité équivalent à celui de l'action fun, ce qui nous a bien plu. Alors oui, c'est mal truqué, on est presque sûr que l'on a vu plusieurs fois la même figurante dans le rôle de différentes bonnes sœurs, les situations sont toujours plus grosses, mais on a passé un vrai bon moment devant Le Couvent, qui placarde fièrement son manque de pognon, le rend phosphorescent, fluo, et lâche ses personnages flingueuses comme dans un bon grindhouse. Déjà, l'ouverture a des fragrances de Tarantino, et on ne s'attendait pas à cette coolitude féminine, à la musique rétro bien trouvée, et aux meurtres carnavalesques comme on les aime. Priez pour nous : on a franchement aimé !