Avec ce titre, la Amicus vient clairement marcher sur les platebandes de la Hammer. Elle vient débaucher le toujours excellent Peter Cushing, son camarade de jeu Christopher Lee (qui ne tient ici qu’un rôle très secondaire, avis aux fans), Patrick Wymark, mais surtout Freddie Francis qui poursuivra, d’ailleurs, sa carrière plutôt dans cette firme concurrente. Par ailleurs, le scénario s’appuie sur un récit original de Robert Bloch, connu pour Psychose, qui intègre le marquis de Sade. Tout cela est un peu tiré par les cheveux mais ce type de présupposé fonctionne toujours assez bien dans l'épouvante de l'époque.
L’introduction et le début sont emplis de mystère et on retrouve parfaitement le ton des films d’épouvante britannique de l’époque. Malheureusement, l’ensemble prend un virage tout à fait singulier lors de sa dernière demi-heure. Quand Peter Cushing récupère le crâne, celui-ci s’empare de lui et le film s’apparente à un trip quasi muet qui met en scène la lutte entre ces deux forces. À grand renfort de zooms inquiétants sur le crâne, de musiques menaçantes et de séquences répétitives, le récit s’inscrit dans une boucle temporelle qui n’est pas du meilleur effet. Alors que la tension se veut extrême, la lenteur de l’ensemble neutralise l’intention.
Très clairement, spécialisée dans les films à sketches, la Amicus ne semble pas à l’aise avec le format long et le film, bien qu’il ne dure qu’1h24, ne tient pas la distance. Intégré en 45 minutes dans une anthologie propre à la firme, le résultat aurait certainement été bien plus percutant. Ces défauts ne doivent cependant en rien retirer la réussite que constitue une première partie intrigante avec plusieurs personnages mystérieux parfaitement incarnés. Les amateurs de trip baroque pourront aussi apprécier cette dernière ligne droite qui, à défaut d’être convaincante, est originale. Son rythme languissant a, pour ma part, fini par me lasser.
5,5