John Guillermin fut en son temps le Michael Bay de l'époque. Un réalisateur rompu aux super productions, avec des budgets colossaux. Imaginez que pour ce film, vu que la Fox ne trouvait pas d'avion d'époque en état pour le film... il les ont construit ! Le réalisateur n'eut jamais une haute estime de la part de ses pairs et de la critique. Pourtant ce film montre qu'il en a sous la pédale. Car au-delà d'un simple film de guerre à gros budget, son scénario est écrit comme un opéra; avec ses complots, ses trahisons. La vraie guerre dans ce film, elle n'est pas contre les Alliés, elle est interne entre les classes sociales. Et on ne peut s'empêcher de voire en filigrane derrière les portraits de ces aviateurs aristocrates, le spectre d'Erich Von Stroheim dans "La grande illusion".
Ce qui sort le film du lot des films historiques de l'époque, c'est qu'il ne cherche pas à raconter l'Histoire avec un grand H. Son scénario est d'ailleurs totalement fictif, même si certains personnages ont vraiment existé. (Un figurant parmi les invités d'une réception a été grimé en jeune Hitler). Le film prend le schéma Scorsesien de l'arrivisme et de l'ascension sociale fulgurante, et son explosion en plein vol à l'image du mythe d'Icare.
Si les batailles aériennes impressionnantes à l'époque, n'impressionneront plus le public d'aujourd'hui, peut-être retiendra-t-il encore la scène érotique ses seins d'Ursula Andress, mais surtout la fin extrêmement cynique du film qui n'a rien perdu de sa force.