Dans le style gabegies et galéjades au pays du sable fin et de la bouillabaisse, après une arrivée tardive impromptue chez un certain brasseur célèbre - la présence de la tonne de baguettes de pain, les chipos, brochettes et autres merguez débordantes du coffre de notre adepte des détours purement fortuits (sans oublier une salade de tomates abandonnée à son triste sort), celui-ci nous invita à visionner le genre de trouvailles improbables qu'on ne peut que dénicher en faisant maladroitement tomber le fond des dvds/blu-ray d'un revendeur discount abandonné au fin fond du désert artistique qu'est Marseille.
L'exagération faîte et bien faîte, passons au plus sérieux des sujets, c'est à dire l'histoire d'une histoire racontée par un fou. Ok ?
Le réalisateur, fort de cette base portée par trois francs six sous, tente de nous plonger dans une ambiance profondément étrange, nous racontant les aléas d'un couple ayant pratiquement perdu toute trace du sens de la communication. Un homme, habillé en noir, aborde Anthony (le mari) et commence alors à envahir le couple et draguer la gonzesse.
Raconté comme ça, ça ne paie pas de mine. La faute au réalisateur qui tient mal son crayon, en nous envahissant de culture new age aborigène et de grandes phrases lancinantes. Le couple se déchire en silence, sans se parler, déchirure portée par ce personnage en noir, Crossley, qui finit par mourir "électrocuté" dans une sorte de cabanon sur roues. De plus, le flou, ne pas confondre avec l'ambiguïté, et si les intentions n'ont pas forcément à être claires tout le temps, ne donne pas réellement de piste pour comprendre l'intérêt du troisième personnage, si ce n'est justifier le "cri".
C'est un peu court d'ailleurs, je me pose toujours la question pour quelle raison Crossley abandonne la femme puis revient vers elle. Rien ne le justifie, si ce n'est allonger un peu plus le film.
La réalisation s'inscrivant dans le naturalisme (style Dieu D'osier, Aguirre...), c'est fondamentalement moche ("lumière" naturelle) mais les cadres sont travaillés. Les années 70 n'ont, globalement, jamais été décevantes sur ce point là. Ce film ne déroge pas à la règle.
En fait, c'est la tentative qui m'a franchement séduit dans le film. Ca tente de raconter quelque chose, en abordant un problème ordinaire avec un axe "fantastique". Il y a du sens, qui appelle à faire preuve d'indulgence. Mais franchement inabouti, quelque chose cloche (la lenteur ? La mise en scène naturaliste ? Le côté franchement cheap et limite ridicule de certaines scènes ?) qui appellerait peut être à fouiller pour mieux comprendre l'OFNI présenté ici.