The Split (Le crime, c’est notre business en est le titre français suicidaire) est un film de Gordon Flemyng (réalisateur de anglais TV) adapté en 1968 du roman The Split (ou The Seventh) signé Richard Stark, auteur également du roman qui donna Le point de non retour de Boorman. Sous son vrai nom, Donald Westlake, ou sous l’un de ses dix-huit pseudonymes, il fut prolifique de 1959 à 2009 dans le genre policier ou noir, ses romans ont, pour la plupart été édités en France dans la Série noire ou dans la collection Rivages/Noir et ont donné lieu à une dizaine d’adaptations cinématographiques.
Le « polar » est un genre séduisant qu’on peut décomposer en catégories diverses dont celle du « Hold up/casse » qui est celle qui m’intéresse le moins – à cause du côté technique, repérage-minutage que je trouve souvent laborieux et donc ennuyeux.
Ce film appartient à cette catégorie mais je l’aime bien quand même. Il se divise en trois partie absolument égales en durées (30 mn chacune) :
- La préparation/recrutement des durs : Ernest Borgnine, Gene Hackmann, Warren Oates, Donald Sutherland, notamment (on biche méchamment). Le recruteur est Jim Brown (on biche un peu moins mais ça va),
- l’opération elle-même : casse dans un stade comme dans l’Ultime razzia (dire que Jim Brown est une ancienne vedette de football américain !),
- le partage :là, intervient Gene Hackman, et on y retrouve James Whitmore qu’on a juste aperçu dans la première partie.
Les trois parties sont bien menées, sans perte de temps en mièvreries (sauf un plan carte postal, bord de mer avec filtre rose qui sent bon les pubs de l’époque qui dure quelques secondes). C’est évidemment la troisième partie que j’aie préférée : l’action accélère et y est filmée sans défaut.
Il y a quand même un bémol : Dans la première partie, le minutage rigoureux de la mise en scène n’a laissé aucune place à l’approfondissement même léger du caractère des protagonistes et l’identification au « héros » en pâtit et donc le suspens aussi. On est un spectateur mais on aurait dû s’attacher davantage au sort des personnages.
Il reste à saluer la présence étonnante de Julie Harris en « cerveau » du coup et l’excellente musique de Quincy Jones (qui accroche le film dans son époque, on a même droit à quelques chansons).
Tourné en couleurs et CinémaScope, ce SPLIT est un bon polar, une mécanique bien huilée, avec son lot de fusillades, de poursuites en voiture et de coups de théâtre, mais un peu faible en âme et en suspens.