Claude Rains joue un présentateur radio qui raconte des histoires de meurtre. Sauf que celles-ci se sont réellement déroulées, et par l'homme qui plus est. Dit ça, on dirait une biographie imaginaire de Pierre Bellemare (à part qu'il n'a tué personne), mais c'est une perle méconnue du film noir, sous forte influence expressionniste.
L'idée du film est que les crimes commis sont entre gens de la haute société, que ce soit pour des relations adultérines ou l'envie de tuer. A ce titre, il faut saluer outre le formidable Claude Rains, le charme de Joan Caulfield, actrice peu connue (et à la carrière peu notable), mais qui a le côté sombre qui sied tant au film noir. Après tout, on ne peut pas toujours prendre Marie Windsor...
Le film étant réalisé par Michael Curtiz, on sait que ce dernier adore jouer avec les perspectives ou les décors pour créer une ambiance mortifère. Bien entendu, les plans où les ombres sont montrées pour faire figurer un meurtre ou l'importance maléfique du tueur sont une superbe idée. Il y a aussi une séquence excellente où l'on voit un plan d'un hôtel, avec les néons qui ne laissent clignoter que le mot KILL.
Le genre étant ce qu'il est, le pitch de départ n'est qu'un prétexte pour une histoire tout aussi passionnante, avec le lot de poursuite bien azimutées, mais il en résulte un film très intéressant, assez atypique dans le genre du Noir et, je le répète, un formidable Claude Rains.