En 1905, harassés des mauvais traitements, de la nourriture putréfiée, des conditions de vie abominables et des abus de droit arbitraires de vie et de mort par les officiers, les marins se révoltent en une sauvage mutinerie à bord du Potemkine, navire de guerre Russe croisant sur la mer Noire. Leur exemple fait tache sur la côte et engendre un immense mouvement populaire à Odessa, bientôt réprimé par un atroce et sanglant massacre perpétré par l’armée du Tsar, sur son gigantesque escalier qui porte aujourd’hui le nom du film. Cette pré-révolution Russe se conclura en mer, face à l’escadre marine régulière.
Ce film russe muet d’1H10 de 1925, d’une époque ouvrant le cinéma en général, propulsé par la Révolution de 1917, annonce, à travers l’œillère de la communauté d’un bâtiment militaire, le renversement légitime d’une caste privilégiée oppressante et de sa puissante complice religieuse.
Flagrant est d’observer l’éclate technique d’alors des caméras toute neuves jouant à explorer les éléments déchainés, l’expressivité des visages, les mouvements de foule, et les mini-plans symboliques, accompagné même à un moment de quelques notes de la Marseillaise. Malgré son dépouillement technique et son rythme lent et simple, la lourdeur douloureuse de tout un peuple qui bouillonne, la colère qui gronde et l’imminente attente explosive de l’insupportable sont parfaitement clairs, ainsi que les inévitables sangs et larmes conséquents.