Vu en salle à sa sortie il y a plus de 10 ans: le faux rythme de la première partie m'avait endormi et je n'avais par conséquent pas trop apprécié. Revu ces derniers jours et malgré une mise en place des personnages un peu longuette, il faut admettre que Brian de Palma a su retrouver l'esprit de James Ellroy (dont le roman éponyme a inspiré le scénario)avec ses personnages torturés, toujours border-line naviguant entre un milieu de flics plus ou moins corrompus et l'envers d'un Hollywood dépravé et tout aussi pourri.
Brian de Palma a su recréer l'atmosphère du Los Angeles des années 40, avec un certain luxe de détails dans les décors, une image virant au sépia, une voix-off très "détective-story" et une bande-son jazzy. Le réalisateur s'est bien accaparé ce fait divers sordide, tout en y imprimant son style inimitable au détour de quelques scènes hitchcockiennes à la tension insoutenable, à la limite du gore et du grand-guignol (on peut penser à "Blow out" notamment).
Josh Arnett est crédible en flic intègre ( le seul peut-être) et manipulé, Scarlett Johansson et Hillary Swank sont plus à contre-emploi ( leurs deux rôles auraient pu être inversés..)
"Le dahlia noir" souffre peut-être de la comparaison avec des grands films tels que "Chinatown" ou "L.A. Confidential", mais mérite d'être redécouvert.