Tous les défauts que j'ai lu et entendu à propos de l'adaptation du Dahlia Noir par Brian De Palma sont incontestablement vrais, le scénario est extrêmement confus, pas assez explicite, trop de personnages et trop d'intrigues qui noient le spectateur. Résultat, Le Dahlia noir est un film trop complexe qui veut raconter beaucoup trop de choses en même pas deux heures et un film qui "semble-t-il" a connu de gros soucis d'écriture et de production ... et à certains moment ça se voit vraiment à l'écran.
On repère tout de suite les scènes qui ont été tournées en studios et celles qui ont été tournées dans les rue de L.A, la transition entre les deux (en studios et en réel) casse vraiment l'immersion. Heureusement le film a pour lui une esthétique très léchée, une reconstitution très minutieuse des années 40 et une BO jazzy qui s'accorde parfaitement à l'esthétique du film.
Néanmoins on ne sent pas Brian De Palma suffisamment impliqué dans son film, on ne reconnait qu'à de trop rares moments sa mise en scène très stylisée (la scène de la fusillade, la découverte du corps du Dahlia Noir dans la ruelle filmée à la grue et la scène du dîné filmée caméra à la première personne). Il arrive tout de même à y insuffler tous les thèmes qui l'obsèdent, à savoir le voyeurisme, les faux-semblants, des personnages pervers à la morale relativement élastique, une ambiance malsaine et dérangeante qui ne sont pas sans rappeler certains de ses plus grands chef d’œuvres (Body Double et Pulsions entre autres).
Côté écriture, c'est donc l’adaptation du célèbre roman de James Ellroy et comme dans L.A Confidential le spectateur est plongé dans le L.A d’après guerre des années 40/50, un milieu totalement corrompus dans lequel les flics côtoient les petites starlettes du nouvel Hollywood.
Côté casting, si à ma grande surprise Josh Hartnett s'en sort bien dans le rôle du "bon flic" (Mr. Ice), c'est surtout Scarlett "la blonde" Johansson qui impressionne par sa beauté froide. Mais bon, je n'avais aucun doute à son sujet, elle correspond parfaitement à l'idéal de beauté de cette époque (la sosie parfaite de Kim Novak). Par contre Hilary "la brune" Swank dans le rôle de la femme fatale et Aaron Eckhart dans le rôle du "mauvais flic" (Mr. Fire), en font vraiment des tonnes. Ce dernier plus encore et que déjà je n'appréciais pas, est ici pour le coup vraiment très mauvais.
Au final Le Dahlia Noir est un bon polar noir, mais un peu décevant rapport à ce que j'attendais de la part de Brian De Palma et si on le compare à L.A Confidential.