Sourire écarlate et larmes arrachées au corps, images obsédantes où se décomposent les mirages d'Hollywood. Mise en abyme d’un roman noir.
L'obsession du romancier liée au meurtre de sa mère rejoint les obsessions (ou fantasmes? ) de B. De Palma et leur "rencontre" à travers ce film est fort réussie.
Ellroy dans son polar d’une noirceur infinie s’est basé sur un crime réel qui a eu lieu à L-A (une femme jeune starlette trouvée dans un terrain vague mutilée, éviscéré et sectionnée en deux Elizabeth Short, connue comme le « Dahlia Noir »,car elle s’habillait toujours en noir) Le plus émouvant dans ce roman est que ce fait divers sordide vient se télescoper avec l’histoire tragique d’Elroy dont la mère a été assassinée dans des circonstances semblables, sans que ce meurtre ne soit jamais élucidé. Dans son roman, il mêle les documents judiciaires et sa propre histoire et à travers cela il cherche à exorciser ce passé traumatique. Le roman est une description bien sombre et un peu désespérée de l’Amérique , de L.A.,de Hollywood, de ses dérives médiatiques et dérives politiques. De Palma condense, transforme le livre, l’aseptise un peu, mais l’intrigue est là. Et puis, les obsessions d’Ellroy, je trouve sont venues télescoper celles de De Palma dont le thème principal de beaucoup de ses films est celui du double , de l’identité. Une obsession pour la noirceur humaine avec un traitement très particulier de l’image. Il y a une sorte de mise en abyme , du cinéma dans le cinéma. Dans la vision du réalisateur, "le cinéma est un monde en soi, un double du réel (d’où l’abondance des reflets, miroirs, split-screens et dédoublements de personnalité dans sa filmographie),Le Dahlia noir est dit il "le témoignage effrayant d’une vie minée par les images, un constat alarmant de la banalisation de la pulsion scopique.