Un film jusqu'au-boutiste dans sa réalisation, ses propos et son action.
"Film d'auteur !"
Attention ce film n'est pas à mettre entre toutes les mains.
C'est un film d'auteur, Dupieux est ici maître de sa réalisation, son scénario, sa photographie. Il nous plonge la tête la première dans ses parties pris. Je suis certain que bon nombre de spectateurs était venu voir un thriller avec Jean Dujardin mais il n'en est rien.
L'absurde est roi ! Quentin Dupieux nous inscrit hors du temps et de l'espace. Le récit est intemporel et n'est relié à aucun lieu connu, c'est aussi l'un des charmes du film. Ce choix permet de nous projeter au sein du film, ainsi on se prend a imaginé que les événements se déroule tout près de chez nous.
Outre ses têtes d'affiches et sa réalisation, il me semble important de saluer l'ode au cinéma qui émane de ce film. En effet à travers le récit et la réalisation on assiste à une mise en abîme de ce qu'est la création cinématographique. Pour réaliser un film il faut parfois accepter de sombrer sciemment dans la folie douce.
Le rôle des personnages
Le personnage de George et du Daim (un blouson) sont à eux deux les archétypes de la descente aux enfers et de la schizophrénie. Au départ dans une folie douce ces deux personnages (car on comprend vite, le daim est un personnage à part entière) nous font glisser rapidement dans des aspects plus sombre et obscur de la folie. A travers cela Dupieux nous fait percevoir comment de simples actes peuvent nous mener à l'obsession, le mensonge, ainsi qu'à l’effacement de soi.
Le daim et Georges ne font plus qu'un.
Outre-la "coquille"/l'emballage de ce film, qui peut en déstabiliser certain, on parle ici avant tout des rapports humains. Alors qu'avec son Daim, Georges se confond, il devient de plus en plus distant vis à vis des autres personnages. Le seul aspect qui ravive l'affectif que Georges a envers les autres personnages est son blouson en daim.
Comme si le seul moyen d'être perçu et accepté dans cette société était l'apparence.