Déja visionné par le passé mais sans le contexte de Quentin Dupieux, il me tardait de revoir Le Daim pour poser un regard nouveau sur ce film qui m'avait tant bousculé à l'époque.
Et mes certitudes sur le chef d'œuvre que constitue ce film ne sont que confirmées. Je lui trouve beaucoup plus de sens que la plupart des films de Quentin Dupieux, au lieu d'une histoire dénuée de propos, on suit ici une vie qui n'en trouve pas.
Tout est ici maîtrisé. Une durée courte comme d'habitude, qui permet de garder de l'intensité tout le long et qui s'arrête avant de tomber dans le redondant. Un très bon (bien que minimaliste) casting avec le choix de Jean Dujardin (qui excelle dans ce rôle, loin des personnages benêts et grand public qui lui collent parfois à la peau). Les touches comiques parsemées qui pimentent le récit (la prostituée, le jeune qui l'observe et le retournement de situation final).
Et au delà même du récit, c'est un film à l'image de Dupieux: Georges est un cinéaste amateur barbu, avec les cheveux tirés en arrière, dont sa caméra bon marché lui sert à tourner des scènes dont le sens échappe aux spectateurs. Et si au final, Georges n'étaient pas un peu Quentin, un fou qui questionne sur la folie autour de lui?
C'est pour moi le sommet du cinéma à la Dupieux, ajoutant à la dimension insensée (au sens littéral) de sa filmographie une touche plus introspective et une réflexion plus accessible. Un incontournable pour les amateurs de ce cinéma atypique, même si je conseillerais d'être familier des films de ce réalisateur.