Dire que les films de science-fiction étaient meilleurs avant, ce serait grandement se tromper. Par expérience, je peux vous dire que leur fréquence d'apparition était plus présente dans les années 50-60 qu'elle ne l'est à présent ( la faute à une course à l'espace envahissante ), et comme vous le savez sûrement, la quantité n'engage en rien, si ce n'est jamais, la qualité de telle ou telle oeuvre. Le métrage dont nous allons parler aujourd'hui, "Le Danger vient de l'espace" est le parfait cas de figure de cet état de fait.
Métrage bien plus italien que français, il fait tout de même tâche dans le décors habituel des films de science-fiction : alors que les américains de la Metro Goldwyn Meyer s'imposait depuis longtemps à la table des succès cinématographiques, l'Europe n'en était, quand à elle, qu'à ses premiers essais concluants.
Les métrages de qualité ne se pressaient guère aux portes des cinémas, et ce n'est à peine si l'on était en droit d'attendre une série b dotée d'un quelconque intérêt, si ce n'est d'un certains budget. Sauf que "Le Danger vient de l'espace" nous offre à la fois la série b, et le budget serré du film italien de l'époque, le genre fauché mais pas complètement inintéressant.
Premièrement, il faut dire que le manque de moyens est flagrant, et tout de même handicapant pour le succès même de l'oeuvre : car bien plus que de lui fournir des effets spéciaux en déça des attentes collectives ( on évitera de noter la plupart des films des années 50 sur ce critère ci ), il le restreint surtout dans ses plans, dans ses mouvements, dans sa caméra, bref, dans ses mouvements de caméra.
Et c'est dommage, parce que même si le scénario s'avérait plutôt classique ( pas de quoi s'astiquer le manche d'impatience ), le résultat final auraît pu être bien meilleur que cela. Fait agravant et évident, c'est ce même manque de budget qui rend le métrage si serré dans ses intentions, et si restreint dans ses inventions.
L'on ne dénombrera point le nombre incalculable d'images de documentaires volées par ci par là, de même que les effets sonores répétitifs et hasardeux, communs à ce genre de métrage, constamment utilisés pour y instaurer un semblant d'atmosphère inter-galactique. Mais lorsque c'est employé à tire larigot, cela lasse et, pire même, cela détruit l'attention que l'on porte au métrage. Parce qu'il faut bien avouer que c'est tout de même rébarbatif que d'entendre tout le temps la même chose. La pillule passe mal.
Et, preuve de l'amateurisme de la chose, la mise en scène, linéaire au possible et possiblement banale, pour ne point dire banalement linéaire, décuplera cette impression d'ennui et de contre-immersion. Car bien plus que d'un manque de budget, c'est surtout d'un manque d'imagination que le métrage patît. Le réalisateur, inconnu de mes rangs, ne nous fournit pas grand chose de bien poilant : c'est plat, vide, bref, c'est, en un mot, simple. Oui, c'est le mot : on y ressent une effarante simplicité.
Sauf que cela ne l'aide guère. Déja que le métrage souffrait de tout le reste, il faudrait également y ajouter une promotion mensongère ( j'attends toujours "le Danger" ), une bande-son inexistante ( malgré ses agaçants bruitages pris par ci par là ) et des acteurs qui n'y croient pas, et en lesquels nous ne croyons pas.
Il suffira de voir l'intérêt que le pilote de la fusée, ledit héros dont j'ai complètement oublié le nom ( et duquel je ne me souviendrais sans doute jamais ), porte au métrage pour comprendre le degrès d'implication de l'équipe technique en charge du truc. Ensuite, il est également regrettable de voir que l'action n'est jamais montrée. Les moyens manquent, certes, mais ce n'est pas une raison pour baser son film sur une chose que l'on ne verra jamais. Il est donc terriblement frustrant de voir que l'action se déroulera hors-cadre. Une hérésie, pour le genre.
Car quoi que l'on en dise, même si le métrage commence à dater cruellement, et même si le budget n'était guère avantageux, cela ne change pas la réalité de la chose : c'est lent, mou, moche, inintéressant, et inintéressé. Et quoi que l'on en dise, un mauvais film demeure un mauvais film. Que ce soit à sa sortie, le lendemain, trente ou cinquante ans après, sa qualité ne changera point. Il ne faut pas s'attendre au contraire, car comme je l'ai déja écrit : un mauvais film reste un mauvais film.
Ps : j'ai tout de même bien apprécié de voir des éléphants en terres européennes. Il fallait y penser. Bravo.
http://avion.blogs.allocine.fr/2015/10/le-danger-vient-de-l-espace-1958.html