Enorme provocateur, Pier Paolo Pasolini, en est surement un des plus extrême au cinéma. Et depuis la remise en cause de tous les codes moraux en 1968, celui-ci à un champ libre devant lui dont il va alégrement abuser !
"Le décameron", adapté de Jean Boccace, écrivain du 14ème siècle, reprend et adapte une dizaines de nouvelles du livre original qui en compte une centaine. Il sera le premier film de ce qui deviendra "La trilogie de la vie" avec "Les contes de Canterbury" (1972) et "Les 1001 nuits" (1974).
Le sexe va être le premier verrou que le cinéaste va faire sauté en ce début des années 70. Les corps de montrent nus et sans filtre, on y parle d'épanouissement sexuel, de libertinage. A l'époque, c'est un choc en Italie, on avait jamais montré le sexe de façon aussi cru au grand public. Car le film fut le plus grand succès italien de 1971. Et ce malgré (ou à cause) de l'énorme battage médiatique des mouvements conservateurs, qui réussirent à faire classer le film dans la catégorie érotique en certains endroits.
Aujourd'hui seule la froideur avec laquelle les actes sont filmés pourrait encore choquer. Et l'aspect subversif du film à perdu beaucoup de son éclat. Peut-être bien au bénéfice des images et tout particulièrement des fabuleux décors moyenâgeux de Dante Ferretti et des costumes de Danilo Donati.