L’archétype du film de Noël (sirupeux) qui brasse du vent, absence de rythme & dialogues à n’en plus

Ashley Leroy est l’unique footballeuse française à avoir obtenue le prestigieux Ballon d’Or. Après une carrière relativement riche, elle décide de terminer sa carrière au sein du club de l'EAG (En Avant Guingamp) en ligue 2. Mais cette dernière montre de sérieux signes de faiblesses et va être poussée vers la sortie plus tôt que prévue. C’est sur les conseils avisés de son coach qu’elle va faire un voyage durant lequel elle fera une rencontre qui va tout bouleverser.


Pour son 4ème long-métrage, Florian Hessique s’attaque au très sirupeux film de Noël, un genre auquel on est plus habitué à les voir débarquer en masse sur TF1, M6 ou sur la TNT pour divertir les ménagères. Il était donc assez surprenant de voir ce dernier arriver au cinéma (94 écrans tout de même, pour sa première semaine d’exploitation).


Ne vous attendez pas à des miracles, on est clairement devant l’archétype du film de Noël, avec une trame tout ce qu’il y a de plus classique, des chants de Noël histoire de bien vous rappeler ce que vous êtes en train de voir, des désillusions, de l’amour et une revanche sur la vie. Bref, une intrigue prévisible et poncée comme jamais, cependant, il est amusant de signaler quelques similitudes avec l’un des précédents films du réalisateur, à savoir La Légende (2018) où il était déjà question d’un basketteur professionnel qui faisait le choix de régresser professionnellement en rejoignant son club formateur plutôt qu’un club prestigieux. Et comme c’était déjà le cas avec son dernier film L'instant présent (2021), le milieu équestre n’est jamais bien loin…


Comme à son habitude, Florian Hessique est multi-tâches (scénario, réalisation & interprétation), si vous êtes un habitué de ce dernier, vous constaterez dès sa toute première apparition que son jeu d’acteur n’a absolument pas évolué et semble se complaire à toujours jouer le même type de rôle (dans tous ses films, je dis bien "tous", à chaque fois il incarne un mec blasé par la vie et infoutu de l'apprécier à sa juste valeur). Résultat, il passe les ¾ du temps à constamment faire la gueule et à s'adresser aux autres comme de la merde.


Côté réalisation, là-aussi c’est à n’y rien comprendre, à croire qu’il n’apprend pas de ses erreurs (à moins qu’il refuse purement et simplement de les reconnaître), mais comme dans chacun de ses films, l’absence de rythme est clairement le nerf de la guerre, sans parler des dialogues à n'en plus finir, ça brasse littéralement du vent, ça ne raconte rien, si bien que l’ensemble devient assez vite chiant à la longue (manque de chance pour nous, le calvaire dure près de 2h alors qu’un bon 80min aurait amplement suffit et aurait permit au film de se sortir les doigts du cul, avec un montage soutenu et le superflu en moins). Quand bien même on voudrait essayer (je dis bien essayer) de sauver des trucs dans ce film, on n’y parvient pas tant on a l’impression d’être devant une réalisation AB Productions (les dialogues, le jeu des acteurs ou encore les décors).


On ne comprend même pas comment les producteurs ont pu valider le montage final et ne pas demander des coupes pour réduire drastiquement la durée du film. C’est bien simple, il ne se passe strictement rien, on s'emmerde sans discontinu, les protagonistes passent leur temps à refaire le monde tout en bouffant leur soupe au coin du feu. Côté distribution, la sympathique Aurore Planas tente ce qu’elle peut face à un Florian Hessique toujours aussi mauvais (avouons-le, son personnage est franchement pathétique, un mec aigris reclus dans le trou du cul des Vosges, qui tue le temps à nourrir ses chevaux, ses poules et à enlacer... des arbres !). A leurs côtés, on pourra signaler la présence d’Alexandre Debanne, que le réalisateur avait déjà dirigé dans Le Casse des casses (2014), Patrick Préjean (dans un rôle hautement prévisible puisque son personnage a déjà été vu maintes et maintes fois dans des films de Noël), ainsi que les très courtes apparitions du québécois Jean-Marc Généreux (à peine 30 secondes !) et l’américain Corin Nemec de la série Parker Lewis ne perd jamais, qui apparait quant à lui moins de 2min à l’écran.


Vous l’aurez compris, Le Défi de Noël (2022) est clairement le genre de film à ne réserver qu’à une certaine catégorie de spectateurs, si vous aimez les films mielleux, bienveillant & suintant la féerie de Noël, ce film est fait pour vous, pour les autres, prenez votre mal en patience, le temps sera long.


http://bit.ly/CinephileNostalGeekhttp://twitter.com/B_Renger

RENGER
1
Écrit par

Créée

le 19 nov. 2022

Critique lue 153 fois

1 j'aime

RENGER

Écrit par

Critique lue 153 fois

1

D'autres avis sur Le Défi de Noël

Le Défi de Noël
ooalex
10

Son meilleur film

le chef d'œuvre de Florian. Si vous aimez le foot féminin ,les moutons, la sylvotherapie. Vous devez voir ce film.

le 15 nov. 2022

Du même critique

Mad God
RENGER
8

30ans de tournage devant lesquels on hallucine bouche-bée devant le résultat.

Second long métrage pour le magicien des effets-spéciaux, après avoir apposé sa patte et sa légende sur bon nombre de films culte ou qui ont marqués toute une génération (La guerre des étoiles -...

le 22 juin 2022

37 j'aime

Monty Python - Sacré Graal !
RENGER
2

Armez vous de patience, c'est ce que vous avez de mieux à faire.

Premier long-métrage pour l'équipe des Monty Python où ils réalisent avec Monty Python, sacré Graal (1975) une comédie lourde, exaspérante et extrêmement vide. Certains gags sont beaucoup trop...

le 5 mai 2011

27 j'aime

18

Ready Player One
RENGER
2

Grosse désillusion, de la SF chiante à mourir

Une belle grosse désillusion le dernier Spielberg. Moi qui l'attendais avec une certaine impatience. Son grand retour à la SF, à grands renforts de coups marketings, je suis tombé dans le panneau et...

le 20 mars 2018

21 j'aime

25