Le film évoque les huit années de prison d'un braqueur de banques.
L'originalité de ce film décrivant l'univers carcéral tient à l'expérience personnelle du réalisateur Jean-Claude Dague. Le paradoxe de ce film, c'est qu'on a rarement aussi mal parlé du monde marginal de la prison. Le film est si démonstratif, si manichéen (bons taulards, méchants mâtons) que le réquisitoire, contre l'administration pénitentiaire notamment, sombre dans le ridicule. Dague dresse une liste exhaustive et anecdotique des drames des prisons (dignité bafouée, frustrations, rebellions, code d'honneur, corruption ...et j'en passe). C'est tellement mal écrit, tellement mal interprété et, surtout, si médiocrement mis en scène qu'on croit à une caricature grossière (il faut voir les rapports qu'entretiennent entre eux les gardiens de prison, le ton sur lequel ils se parlent qui évoque davantage le bataillon disciplinaire que la simple relation collégiale!)
Tout cela fleure bon l'amateurisme et c'est, second paradoxe, ce qui fait l'intérêt d'un tel film, où l'on récolte quantité de perles. Dague, en tout cas, n'a pas su restituer la durée d'emprisonnement ni l'évolution de la souffrance physique et morale de son personnage.