Un jeune linguiste travaillant pour les services secrets anglais veut dénoncer les méthodes de ses employeurs qui,au nom de la sauvegarde de la nation,n'hésitent pas à utiliser les filatures ou les écoutes illégales,l'intimidation,voire le meurtre.Puis il meurt en tombant d'un toit et son père;un ancien militaire devenu homme d'affaires,mène l'enquête sur ce décès,réfutant la thèse de l'accident ou du suicide.Le film d'espionnage est une grande spécialité anglaise,qui se divise en deux manières.La veine fun,spectaculaire et d'un patriotisme sans nuance symbolisée par la série des James Bond,et une tendance vériste représentée notamment par les adaptations des romans de John Le Carré,comme "L'espion qui venait du froid",ou les Harry Palmer."Le dénonciateur" appartient de toute évidence à cette deuxième tendance.On en retrouve ici tous les éléments constitutifs,ambiance parano,intrigue embrouillée,image sombre,mise en scène minimaliste,acteurs so british chevronnés.Voici donc James Fox,Nigel Havers,John Gielgud,Gordon Jackson,et bien sûr l'indispensable Michael Caine,icône du genre qui jouait déjà le rôle d'Harry Palmer.Tout ce beau monde s'agite dans une histoire glauque et pessimiste dans laquelle se côtoient culte du secret,méfiance généralisée,complots,manoeuvres vicelardes,sur fond de sentiment d'impunité de ceux qui tirent les ficelles.D'autre part,le scénario est quasiment visionnaire dans sa violente critique de l'action de la CIA et de son influence néfaste pour l'équilibre du monde.Il est à remarquer que le film,datant de 86,arbore un look vieillot le faisant plutôt ressembler à une oeuvre des années 70.