L'anecdote des coups de marteaux propre à la sixième symphonie de Malher constitue à coup sûr un moment parabolique sur le film. Or, encore et toujours, Alix Delaporte raconte une autre histoire: celle de Victor, adolescent à la croisée des chemins entre la découverte de son père chef d'orchestre et de son univers phonique, la possibilité de rejoindre un centre de formation de football et le cancer de sa mère qu'il combat en même temps qu'elle. Chez la réalisatrice, les expressions de ses personnages et leurs actions sont plus significatives que leurs paroles (déjà dans Angèle et Tony). Puis, Alix Delaporte arrive avec ce dispositif de cinéma, à émouvoir le spectateur tout en lui faisant observer les protagonistes dont les postures ne sont jamais gratuites.
Le jeune acteur débutant qui incarne Victor est vraiment l'atout solaire du dernier coup de marteau même si Clotilde Hesme et Grégory Gadebois l'accompagnent avec beaucoup de présence et de détachement. Cette contradiction est bel et bien là et s'avère totalement justifié face aux propositions dramatiques du film.On aimera ainsi retrouver Grégory Gadebois en homme taiseux et bouillonnant à l'intérieur comme Clotilde Hesme persiste aussi dans une performance sensible où la douleur affleure.
Sur un format plutôt court, Alix Delaporte a réussi son deuxième film car elle a trouvé un style qui lui convient. L'envie de la voir changer de registre est cependant là car d'autres terrains de jeux avec d'autres intentions sont bien entendu à sa portée.