Ce documentaire de propagande, sponsorisé par des institutions, repose sur l'unique témoignage de Benjamin Murmelstein, qui, alors qu'il faisait partie du conseil juif (Judenrat) de Theresienstadt, prétend aujourd'hui que les Judenräte n'ont pas collaboré avec les autorités allemandes.
Au fil de l'entretien, Benjamin Murmelstein se révèle un grand bavard, un sacré roublard et surtout un grand manipulateur des mots. Il reconnait par exemple que le doyen des juifs était une marionnette, mais prétend que cette marionnette tirait elle-même les fils [41'54]. Alors qu'il se vante d'avoir instruit Adolf Eichmann sur l'émigration juive [49'25], il est incapable de donner un exemple précis [49'58].
Il fait aussi beaucoup de digressions [1h10]. Sa réponse à la question "pourquoi n'êtes-vous pas allé au procès d'Eichmann en Israël ?" est filandreuse [1h12], mais il fait une pirouette en mettant en cause le travail d'Hannah Arendt sans apporter aucune preuve [1h14]. On lui pose plusieurs fois la question pourquoi il n'a pas émigré à Londres alors qu'il en avait la possibilité et sa réponse est éloquente "Ecoutez, je vais vous dire autre chose" [1h25] "Si j'avais émigré… personne ne s'intéresserait à moi [1h25].
Tout est dit et il est inutile d'entendre davantage ce personnage qui se prétend sauveur des juifs, ou plutôt des gens des camps comme il le dit, et dissimule celui de collaborateur avec les autorités allemandes [1h28-1h33].
Lire :
• Barbara ISRAËL, Saint Salopard [Maurice Sachs], 2017 [Partage en ligne].
• Maurice RAJSFUS, Des juifs dans la collaboration - L'U.G.I.F. 1941-1944, 1980 [Partage en ligne].