On retrouve dans "Le dernier des six" le caractère ludique de ces intrigues policières dont les rebondissements sont constitués par les éliminations successives des suspects -d'où le titre du film.
Parmi les six anciens amis qui ont, quelques années auparavant, décidé de mettre en commun leur éventuelle fortune, il y en a un qui a visiblement changé d'avis. Lequel? Tout le monde est suspect, même les premières victimes supposées... Toute la mise en scène consiste à faire passer les soupçons d'un personnage à l'autre.
Cette première aventure du commissaire Wens (avec Clouzot aux dialogues et scénario) atteint rarement la qualité de 'L'assassin habite au 21", tourné l'année suivante. Soit que la mise en scène de Georges Lacombe, parfois digressive, souvent terne, manque de personnalité, soit que les personnages sont infiniment moins drôles et charismatiques que ceux dont Larquey, Roquevert et Tissier seront un peu plus tard, pour Clouzot, les interprètes. On ne retrouve que rarement la causticité du bientôt cinéaste, et seul le couple Pierre Fresnay-Suzy Delair fait preuve d'une fantaisie bienvenue, le premier par ses moqueries et sa malice, la seconde par les reproches incessants et véhéments dont elle accable son petit ami Wens.