Le film s'avère être comme Rico le présente dans sa chronique, un petit plaisir suranné qui lorgne avec insistance vers le kaiju eiga préhistorique (le T-Rex pousse des cris samplés à Godzilla) tout en conservant son ambiance occidentale de monde perdu. Masten est effectivement un somptueux personnage, mais il faut également reconnaitre à Bunta, le meilleur rabatteur Massaï, d'apporter sa touche d'exotisme de pacotille. Dommage que le réalisateur se débarrasse de lui de manière aussi peu spectaculaire (et inutile en plus, le film arrivant à sa fin). Il est d'ailleurs intéressant de noter que dans la hiérarchie des sous-hommes du cinéma américain, le Japonais semble en bas de l'échelle, tué avant même le personnage noir (il bénéficie par contre d'une mort plus sympa, écrabouillé par le T-Rex qui est un fervent adepte des approches furtives : il suffit que tu regardes des cailloux dans ton camp, et quand tu relèves la tête, hop, il est déjà là juste à côté de toi, te toisant de toute sa hauteur).
Le traitement de la femme ne m'a pas vraiment choqué : il est évident qu'un safari souffre de la présence d'une dame qui focaliserait les tensions sexuelles et empêcherait ainsi la nécessaire sublimation de la libido masculine en velléités chasseresses. On voit d'ailleurs le résultat à l'écran.
J'aime également beaucoup la représentation tout en finesse des sauvages du coin qui n'ont ni langage ni stratégie de groupe ni compétence en plumage de poulet. On se demande bien comment ils ont survécu. La seule explication plausible serait une consanguinité débilitante favorisée par le caractère clos de ce monde souterrain (mais avec tout de même un beau ciel bleu).
Dommage que le film se perde un peu trop dans les hésitations de son scénario qui devient tellement décousu qu'on dirait qu'il manque une bobine. On passe brutalement de la traque du T-Rex à un affrontement avec les Cro-Magnons pour un poulet, 4 mois plus tard.