Le Dernier Exorcisme par Mickaël Barbato
Encore un exemple de concept intéressant, mélanger le film à la première personne et L"Exorciste, tué par des choix scénaristiques et artistiques incompréhensible. Que le personnage principal soit un pasteur en panne de foi, d'accord. Mais plonger le spectateur aux côté de ce type pendant quarante minutes, c'est un véritable sabotage. Apprendre à rire par avance de ce qui va arriver... Brillant, même Craven n'a pas atteint ces sommets.
Puis interviennent les meilleurs séquences du film, les plus "simples", soit se retrouver aux premières loges d'un spectacle humain décadent, un coup d'oeil sur la folie à un point qu'on l'appelle possession. Réussi à tel point que les sursauts sont parfois bien nerveux tant la tension du cinéma à la première personne est fait pour ce genre. Il est seulement étrange que le réalisateur laisse son récit s'ouvrir beaucoup trop, en résulte une impression que le salut peut venir de la fuite. Et donc les fameuses questions du genre : "mais pourquoi ils ne se barrent pas ces petits bolosses ?" apparaissent de temps en temps. N'est pas Carpenter, et sa facilité à provoquer le huis-clos mental, qui veut.
Malheureusement, des choix incompréhensibles viennent achever le spectateur, le tirer du trip une bonne fois pour toutes. Le plus symbolique vient de la musique. Quoi de plus stupide que foutre une musique bien typée film d'horreur dans un film à la première personne ? Autant faire passer le réa devant la caméra en lui faisant dire "coucou les gars ce n'est qu'un film trololol !". Dommage, car l'actrice principale, Iris Bahr, sort une drôle de performance, jouant avec son visage (pas de maquillage) avec une facilité satanique et faisant preuve d'une belle souplesse.
Et, alors qu'on s'achemine vers une déception, un final grotesque et catapultant toute la première partie constructive vient faire passer le film dans la dimension navet. Sans spoiler, on peut dire que les cinq minutes de twist (téléphoné) ésotérique, puis le sprint à la Blair Witch sont à se rouler par terre. Ou pas, en tout cas certainement pas marquant, et c'est triste vu le potentiel frousse qui se dessinait. Pour un autre film ?